Chapelle Saint-Prix

Adresse Le Bourg, 71800 Dyo
Teritoire Le Charolais Brionnais
Coordonnées géographique 4.29829, 46.348
Paroisse de rattachement Paroisse Sainte-Marie-Sous-Dun
Protection Monuments historiques En Partie
ChapelleSaintPrix

Présentation

La chapelle Saint-Prix est située sur la commune de Dyo, au hameau de Saint-Prix, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune de Dyo fait partie du canton de Chauffailles et de la Communauté de communes de La Clayette-Chauffailles en Brionnais.

L’église paroissiale, citée dans les sources du XIe siècle, a disparu. L’église paroissiale actuelle a été construite au XIXe siècle au centre du bourg. La chapelle dédiée à Saint-Prix est conservée en élévation, mais difficilement datable.

Elle est placée sous le vocable de la sainte Trinité : dans le christianisme, la Trinité (ou Sainte Trinité) est le Dieu unique en trois personnes distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, égaux, ayant la même substance divine. La foi en la Trinité est le principe fondateur commun aux principales confessions chrétiennes : catholicisme, orthodoxie et protestantisme. Le fondement de cette doctrine est exprimé dans le symbole du premier concile de Constantinople de 381.
Le concept de « Trinité » ne figure pas explicitement dans le Nouveau Testament, mais les trois personnes y sont nommées et s’y manifestent à plusieurs reprises, dans leur distinction comme dans leur unité.

Pour la théologie chrétienne, ces trois personnes, ou hypostases, constituent le Dieu unique sous forme de Trinité. L'énoncé du dogme de la Trinité se présente, selon la doctrine chrétienne, comme la conséquence de la façon dont Dieu a révélé son mystère : ayant d'abord révélé au peuple juif son existence et son unicité, ce dont l'Ancien Testament se fait l'écho, il se révèle ensuite comme Père, Fils et Saint-Esprit par l'envoi du Fils et du Saint-Esprit, ce dont le Nouveau Testament se fait l'écho (2).

Saint-Prix, nom du hameau, pourrait provenir d’un nom d’homme, Projectus, évêque d’Auvergne qui fut martyrisé à Clermont en 670, victime de la persécution mérovingienne (3)(1).

  • LaFacade 1
  • LeClocher 2
  • VueGenerale
  • VueLaterale
  • VueLateraleEtClocher

Historique

Pour la période antique, Alain Rebourg signale la présence d'une villa gallo-romaine au bois de la Perrière, et Michel Maerten aurait reconnu, par prospections aériennes, les structures d'un vicus (4). Les restes d'un monument à Mithra ont été découverts dans le bois de la Perrière entre deux réserves d'eau et la source du ruisseau de l'Étang (5).

Au Moyen Âge, Dyo est une terre des seigneurs de Semur. À la fin du XIe siècle, Hugues Damas, fils puiné de Geoffroy Il de Semur, reçoit cette terre en apanage. Par la suite, il approuve la donation de l'église de Dyo au prieuré de Paray-le-Monial.

L'église paroissiale actuelle date des années 1860. Elle n'est pas construite au même emplacement que l'église, sans doute romane, qu'elle a remplacée. Cette dernière se trouvait au lieu-dit Le Vieux Bourg, comme le révèle le cadastre de 1826.

Description architecturale

La chapelle est décrite dans deux notices : la fiche de pré-inventaire rédigée par Anne­ Marie Oursel entre 1970 et 1976, et la notice figurant dans la thèse de Matthias Hamann (6). Selon ce dernier, le fait que l'église ne soit mentionnée dans aucun des cartulaires médiévaux tendrait à prouver qu'elle n'appartenait ni à un monastère, ni à un évêché, mais était une église privée. En l'occurrence, il pourrait s'agir de l'église des seigneurs de Saint­ Prix cités à plusieurs reprises dans les cartulaires de la région.

Concernant le bâtiment, Matthias Hamann notait en 2000 : « Saint-Prix n'a fait l'objet d'aucune étude jusqu'à présent. Il n'existe aucun document sur les restaurations ». Il situe la construction de la chapelle à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe. En effet, il estime que les pierres soigneusement taillées qui constituent l'encadrement des baies ne permettent pas de dater l'édifice du premier art roman. Anne-Marie Oursel date, quant à elle, le chœur du XIIIe siècle et la nef de la fin du Moyen Âge. Enfin, d'après Nicolas Reveyron, le sanctuaire rectangulaire serait le fruit d'un réaménagement (7).

La chapelle est orientée. Elle possède une nef unique ouvrant sur un chœur rectangulaire. Son plan est légèrement trapézoïdal comme on le voit sur le relevé réalisé par les étudiants polonais en 1991. L’épaisseur des murs n’est pas régulière. La nef est charpentée. Une porte à linteau monolithique est percée dans le mur de façade. Les murs de la nef sont percés de deux baies chacun. Celles-ci se font face mais ne sont pas semblables.

Les baies du mur sud sont ébrasées vers l'intérieur et elles possèdent un linteau dont l'échancrure dessine un arc en anse de panier. Au contraire, les baies du mur nord présentent un double ébrasement et sont couvertes d'un arc en plein-cintre taillé dans un gros bloc de pierre. L'arc en plein-cintre qui sépare la nef du chœur est composé de minces claveaux réguliers. Une voûte d'arêtes massive, basse et au tracé irrégulier couvre la travée du chœur. Dans les angles, elle repose sur des piles semi-circulaires imposantes et irrégulières elles aussi. Deux baies à double ébrasement, intérieur et extérieur, éclairent le chœur. Un contrefort se dresse entre ces deux baies à l’extérieur.

On observe également, au niveau des deux piles qui portent l'arc triomphal, en partie basse des murs, des arrachements qui pourraient correspondre à la présence ancienne de contreforts. Sur le cadastre napoléonien, deux contreforts épaulent le mur nord, le contrefort le plus à l'est pourrait correspondre à l'arrachage visible aujourd'hui mais tout cela est très incertain.

Un petit clocher, de plan carré, se dresse sur le tiers occidental du chœur. Il est percé d'une baie en plein-cintre sur chaque face.
En 2022-2023, la chapelle de Saint-Prix a été entièrement restaurée, grâce à la ténacité de « l’Association de sauvegarde des chapelles de Mans et de Saint Prix ». Un financement participatif, avec l’aide de la Fondation du Patrimoine, a permis les réfection complète des murs extérieur, du clocher et des enduits intérieurs. La rénovation du patrimoine mobilier devrait suivre.

  • AutelDeLaVierge
  • AutelDeSaintClaude
  • AutelMajeur
  • AutelsLateraux 1
  • AutelsLateraux 2
  • AutelsLateraux 3
  • Baie
  • Benitier 1
  • Benitier 2
  • Charpente
  • DallesFuneraires 1
  • DallesFuneraires 2
  • DallesFuneraires 3
  • PlanSaintPrix

Inventaire, décor & mobilier

L’utilisation de la chapelle comme lieu de sépulture est attestée par la présence de trois dalles funéraires ornées d’une croix. Trois statues en bois polychrome, très endommagées mériteraient d’être restaurées.

Sur les deux petits autels situés de part et d’autre de l’entrée du chœur, on trouve deux statues en bois doré du XVIIIe siècle : à gauche, une Vierge à l’Enfant qui a été inscrite au titre objet le 24 avril 1980, et à droite saint Claude. Cette statue de la Vierge à l’Enfant, dont nous avons deux photos séparées de quelques années (1980-1993), s’est fortement dégradée entre les deux prises de vue. Sur l’autel majeur, la statue d’un évêque (peut-être saint Prix) qui peut être datée du XVIe siècle.

Lors de la réfection des toitures, dans les années 1980, on a retrouvé, à proximité de la chapelle, des ossements qui témoignent de l’existence d’un cimetière ancien.

En résumé :

Relater l'histoire et proposer une datation pour la chapelle Saint-Prix est extrêmement délicat. La seule source médiévale que nous possédions - une charte conclue sur l'autel de Saint-Prix au début du XIIe siècle - est hypothétique. La plus ancienne source mentionnant la chapelle de manière certaine date de 1670. L'église a alors le rôle d'annexe de l'église paroissiale de Dyo, fonction qu'elle conservera jusqu'à la Révolution, époque à laquelle elle sera désaffectée.
Le plan irrégulier du bâtiment, le caractère fruste et massif des maçonneries peuvent conduire à penser que l'édifice est roman. Cependant, l'édifice ne nous est pas parvenu dans son état originel. Le caractère disparate des baies, qui atteste de percements successifs et sans doute du bouchage des baies primitives, la suppression des contreforts, dont témoignent le cadastre napoléonien, et les arrachages observables au niveau de l'arc triomphal, sont également la preuve de remaniements. Le sanctuaire n'est sans doute pas contemporain de la nef. Il n'y a pas d'harmonie entre ces deux parties. Les longues césures verticales visibles à l'extérieur, au niveau de l'arc triomphal, trahissent sans doute le mariage tardif de la nef et du sanctuaire. Finalement, la datation et le rôle précis de cette église sont difficiles à appréhender.

  • StatueViergeALEnfant
  • ViergeALEnfant

Visites

La chapelle est ouverte mais est protégée par une grille à l’entrée.

Associations engagées

Association de sauvegarde des chapelles de Mans et de St Prix (Le Bourg, 71800 Dyo)

contact : ascmsp.dyo@gmail.com

Iconographie ancienne

  • VueGeneraleAvecChateau
  • VueGeneraleDyo

Plans cadastraux

  • CadastreAncien
  • CadastreModerne

Propriétaire & Contact

La commune

Actualités de la Commune

La Mairie :

Le Bourg 71800 Dyo

Tél : 03 85 70 60 29

Courriel : mairiededyo@orange.fr

Patrimoine local

Le hameau de Mans (à Dyo) :

Dans un paysage verdoyant et ondulé, le hameau de Mans a conservé un riche et dense patrimoine vernaculaire. Les demeurent érigées au XVIIIe et XIXe siècle reflètent la prospérité des éleveurs dans l'élevage d'embouche et se distinguent des habitats plus modestes, les longères (habitats et exploitations abrités sous un même toit). Une chapelle, des lavoirs, croix, puits, pigeonniers, murets en pierres sèches, complètent cet ensemble qui témoigne de la vie rurale et communautaire au XIXe siècle. Ce hameau est un conservatoire de l'habitat ancien en Charolais Brionnais. (https://www.tourisme-sudbrionnais.fr/hameau-de-mans-habitat-rural.html)

Le château de Dyo

Sur une butte, à 1500 au sud-ouest de l'église. « De la vaste enceinte ovale qui ceignait l’ensemble du sommet de la butte, il ne reste plus que des pans de la partie méridionale, qui fut peut-être le château proprement dit. On distingue encore, à l’extrémité sud, les bases de trois tours circulaires flanquant la courtine au tracé arrondi, arasée au niveau du sol des jardins intérieurs. A l’ouest, se dresse une haute tour-porche de plan presque carré percée de rares ouvertures : au sud, une étroite baie rectangulaire, au niveau du second étage, donnait de toute évidence accès à un chemin de ronde ; sous la toiture, des ouvertures rectangulaires permettaient la pose de hourds. A l’est, au-dessus de la porte en arc brisé maintenant obturée, une bretêche supportée par trois consoles à ressauts est défendue par deux archères dont l’une est cruciforme. Cette tour paraît avoir été bâtie au XIIIe s. Des maisons d’habitations et des granges, dont certaines sont fondées sur les bases des murailles, ainsi que des potagers, occupent l’enceinte » (CHRIST (Y.), VIGNIER (F.). — Le guide des Châteaux de France : 71 : Saône-et-Loire. Paris, Hermé, 1981, guide des châteaux de France, 71). Une poterne, donnant accès à une grande cave voûtée, existe toujours sous le corps de logis du château maintenant détruit.

  • DetailChateau
  • MaisonVillage de MansDyo
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Sources

  • 1100-1108    Roland de Pommiers donne au prieuré de Marcigny son alleu de Pommiers (à Baugy). La charte est passée sur l'autel de Saint-Prix : super aram sancti Praejecti martyris. Nous suggérons qu'il puisse s'agir d'une référence à la chapelle de Dyo.1100-1108    Roland de Pommiers donne au prieuré de Marcigny son alleu de Pommiers (à Baugy). La charte est passée sur l'autel de Saint-Prix : super aram sancti Praejecti martyris. Nous suggérons qu'il puisse s'agir d'une référence à la chapelle de Dyo.Source : Marcigny 104Remarque : dans la Patrologie latine, on trouve la mention en
  • 1164 d'une ecclesia de S. Prejecto relevant du prieuré d’Anzy-le-Duc, mais il est peu vraisemblable qu'il s'agisse du Saint-Prix de Dyo1.
  • 1670 Mémoire dressé par le curé de Dyo dans lequel il évoque « l'annexe de Saint-Prix » dont « le cimetière n'est point fermé ».Source : ADSL- 2G 1/1
  • 1692 Visite pastorale de la paroisse de Dyo : « La chapelle de Saint-Prix est une annexe au village du même nom, éloignée de l'église paroissiale de demie lieu. Il y a de grands bois entre deux. De 15 en 15 on y célèbre la sainte messe ».Source : ADSL- G 941
  • 1729 Visite pastorale de « l'église succursale de Saint-Prix ». Patron de la cure : évêque d’Autun. Visite pastorale effectuée par Claude Fomerand, archiprêtre de Bois-Sainte-Marie, dans le cadre de la visite générale du diocèse par l'évêque Antoine-François de Blitersvich de Montcley. Sur les 440 paroissiens de Dyo, 60 dépendent de la chapelle Saint-Prix.Source : ADSL- G 926
  • 1757 Réponse donnée par le curé lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini : « Dans le hameau de St Prix il y a une chapelle sous le titre d'annexe ».Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.), 2010, p. 163-164Remarque : dans les sources des XVIIe et XVIIIe siècles, l'église est toujours dédiée à saint Prix, pourtant en 1774, l'abbé Courtépée écrit qu'elle est placée sous le vocable de la Trinité (C0URTEPEE, BEGUILLET 1967, t. 3).
  • 1789 À la Révolution, la chapelle est transformée en écurie et son cimetière cesse d'être utilisé. Source : inconnue Biblio : CEP
  • 1826 Église représentée sur le cadastre. Source : ADSL- cadastre napoléonien, section B2
  • 1991  Plan et coupes de l'église. Source : relevés architecturaux réalisés par les étudiants de la faculté d'architecture de l'université de Gdansk (Pologne).

Notes

1 :Le texte sur la chapelle de Saint-Prix a été rédigée d’après la notice : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 1, Corpus, p. 432-446, 2015.

2 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trinit%C3%A9_(christianisme)

3 : TAVERDET, Gérard, Noms de lieux de Bourgogne, éditions Bonneton, Paris, 1994, p. 98.

4 :REBOURG 1993-1994, p. 192.

5 :La fouille a livré les fragments d'une statue et d'un bas-relief. Le bas-relief, haut de 40 cm, représente le dadophore Cautès, tandis que la sculpture en ronde-bosse, qui est haute de 42 cm, figure Cautopatès: ce sont les deux porte-flambeaux qui accompagnent les représentations de Mithra. Les fouilles ont montré la superposition de deux constructions sans aucun rapport planimétrique, dont l'une pourrait être un mithreum (BRUHL 1964, p. 423-424).

6 : ADSL - 5 Fi 185 ; HAMANN 2000.

7 : REVEYRON 2008 a, p. 2, note 17.

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