Eglise Saint-Pierre-aux-liens
| Adresse | Le Bourg, 71800 Curbigny, France | |
| Teritoire | Le Charolais Brionnais | |
| Coordonnées géographique | 4.31062, 46.308 | |
| Paroisse de rattachement | Paroisse Sainte-Marie-Sous-Dun | |
| Protection Monuments historiques | Non |
Description architecturale
L’église de Curbigny est orientée. Elle a conservé de l’époque romane, l’abside, le transept et le clocher. La nef unique actuelle date de 1889. Elle est l'œuvre de l’architecte Adrien Pinchard. Les motifs invoqués pour justifier la destruction de la nef romane furent son mauvais état, ses dimensions trop restreintes et, plus curieusement, son manque d'harmonie avec les parties orientales. Comment expliquer que la nef romane s'accorde mal avec le chœur roman ? Les archives révèlent que la nef romane avait subi, quarante ans avant l'intervention d'Adrien Pinchard, un profond remaniement. Suivant les plans de l'architecte Claude Berthier, plafond (7), charpente et toiture avaient été retirés, les murs exhaussés de 2,30 m, une voûte construite, les baies anciennes bouchées et trois nouvelles percées, enfin charpente et toiture avaient été reposées(8). Le but de ces travaux, outre la remise à neuf de la couverture et de la charpente, était de « dégager les arcs du chœur » et « donner plus de hauteur à la nef ».
Adrien Pinchard conçut un vaisseau deux fois plus long que l'original. C'est sans doute la nef d'origine qui figure sur le cadastre de 1826. La nef actuelle comporte quatre travées voûtées en berceau, et séparées par des arcs doubleaux en cintre surbaissé retombant sur de courts pilastres. Elle ouvre sur un transept roman réduit. Les quatre arcs qui encadrent la croiséesont en cintre brisé. L'arc triomphalet l'arcade orientale sontà double rouleau, et leur rouleau interne est porté par des colonnes engagées surmontées de chapiteaux sculptés. La croisée est couverte d'une coupole sur trompes.
L’abside voûtée en cul-de-four est éclairée par trois fenêtres modernes surmontées d’arcatures en plein cintre. A l’extérieur, les murs de la nef sont épaulés de contreforts à glacis. Le portail d’entrée est surmonté d’une archivolte en plein cintre, encadrant un tympan sculpté orné d’une croix entourée de rinceaux.
Le clocher roman s'élève sur le transept. Il est surmonté d’une pyramide couverte d’ardoises. Au-dessus d'une souche aveugle, il y a un niveau de baies qui comprend une baie géminée par face.Les arcs en plein-cintre des baies sont à double rouleau et portés par des colonnettes à chapiteaux sculptés ; au centre, la retombée s'effectue sur des colonnettes jumelées l'une derrière l'autre.
Une chapelle est édifiée au sud du transept avec lequel elle communique par une arcade. Elle possède aussi une porte percée dans son mur sud. Elle n’est pas romane et est attestée dans les visites des années 1690 sous le vocable de Saint-Jean-l’Evangéliste (9), et elle figure sur le cadastre de 1826. Partiellement démolie lors des travaux de 1889 dirigés par Adrien Pinchard, elle sera reconstruite. D'ailleurs, sur le linteau de sa porte est gravée la date de 1890. La sacristie, située au nord du transept, a également été construite en 1889 par l'architecte Adrien Pinchard.
Inventaire Décor & Mobilier
Matthias Hamann et Edson Armi soulignent combien les chapiteaux et les modillons de Curbigny sont originaux et difficilement comparables aux autres sculptures du Brionnais (10).
Le décor de Curbigny n'est pas l'œuvre d'un sculpteur chevronné, mais peut-être le travail d'un tailleur de pierre. Dans ces conditions, les comparaisons sont difficiles au sens où il a pu s'inspirer de modèles très divers.D’étranges petits personnages au corps grêle, surmontés de grosses têtes, grouillent sur les chapiteaux du chœur. On retrouve ce type de figures dans l’abside et sur les modillons extérieurs qui soutiennent la corniche.
Le mobilier est intéressant, notamment les deux autels de part et d’autre de l’entrée du chœur, celui de droite dédié à la Vierge Marie, celui de gauche à saint-Pierre-aux-liens, patron de la paroisse. La statuaire en plâtre de style Saint-Sulpice représente le curé d’Ars, Notre-Dame du Rosaire, saint Antoine de padoue, saint Joseph, saint Laurent, saint Louis et sainte Thérèse de Lisieux. Un beau motif en fer forgé supportant le crucifix surmonte l’entrée du chœur. On trouve également une plaque commémorative des soldats de la Grande Guerre. Les vitraux de l’abside qui représentent le Bon Pasteur, la Vierge et saint Jean ont des coloris harmonieux.
En conclusion : L’église de Curbigny a conservé son chevet roman. Deux auteurs ont décrit l’édifice : Raymond Oursel en 1956 et Matthias Hamann en 2000 (11). Ces deux descriptions sont très complètes, mais Matthias Hamann procède à une analyse plus fine du décor sculpté, il s'appuie notamment sur des observations faites parEdson Armi. Raymond Oursel attribue l'église au roman tardif, en raison de « l'extrême brisure de certains arcs, le style des chapiteaux qui trahissent l'afféterie et un véritable épuisement, la présence et la dissymétrie systématique des pilastres des arcatures ». Matthias Hamann, lui, situe la construction vers 1130, en se fondant sur les moulures des tailloirs, la présence de pilastres cannelés, les similitudes entre le décor sculpté de Curbigny et des chapiteaux du transept de Paray.
Patrimoine local
Le château de Drée :
Le château de la Bazole prend le nom de château de Drée en 1769. Le site se trouve à 1 500 m au nord de l’église actuelle. Le château en forme de U, autour d’une petite cour, est constitué d’un corps de logis principal, muni de deux ailes en retour d’équerre, cantonnées d’un pavillon. De l’ancien château fort de la Bazolle, élevé sur la plate-forme attenante au château actuel, côté ouest, il ne reste aucune trace. Le propriétaire actuel a découvert des restes de fondation, des murs très épais, lors de travaux de drainage, dans le parc attenant au château. La construction du nouveau château a été entreprise vers 1620 par Charles de Blanchefort de Créquy. Il fut vendu en 1748 à Etienne de Drée, lequel acheva, avec l’aide de l’un des frères Caristie, architecte, la décoration intérieure et fit ériger la terre de la Bazolle en marquisat sous le nom de Drée. (https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?)
Racheté en 1995 par M. Ghislain Prouvost, le château qui était alors dans un état déplorable est entièrement restauré, de même que les jardins. Cet ensemble exceptionnel, ouvert à la visite dès 1997, mérite largement son surnom de « petit Versailles » du Brionnais. Les façades et toitures du château, des communs et des deux pavillons octogonaux à l’entrée, ont été inscrits au titre des Monument historiques en 1959. Les jardins à la française, étagés en terrasses et agrémentés de magnifiques sculptures, ont reçu le label « jardin remarquable ».
Le château de Drée se visite d’avril à octobre. (https://chateau-de-dree.com/)
