Eglise de l’Assomption de la Vierge Marie
Adresse | Le Vieux Bourg, 71800 La Chapelle-sous-Dun | |
Teritoire | Le Charolais Brionnais | |
Coordonnées géographique | 4.30068, 46.2631 | |
Paroisse de rattachement | Paroisse Sainte-Marie-Sous-Dun | |
Protection Monuments historiques | Non |
Présentation
L’ancienne église paroissiale est située sur la commune de La Chapelle-sous-Dun, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune de La Chapelle-sous-Dun fait partie du canton de Chauffailles et de la Communauté de communes de La Clayette-Chauffailles en Brionnais. L'ancienne église, aujourd’hui chapelle, située au lieu-dit le Vieux-Bourg, a conservé son chevet roman.
Elle est placée sous le vocable de l’Assomption de la Vierge Marie. Sur le plan hagiographique, la croyance en l’Assomption de la Vierge Marie, élevée au Ciel après sa mort, a mis longtemps à s’imposer. Cette tradition ne repose sur aucune référence précise, dans la sainte Ecriture. Dans l’église d’Orient, on a d’abord fêté la Dormition, c’est-à-dire le sommeil de la Vierge et la montée au ciel de son âme. En Occident, on ne fêtera l’Assomption corporelle qu’à partir du IXe siècle, confirmée par les grands théologiens du XIIIe siècle. Mais c’est seulement en 1950 que sera proclamé le dogme de l’Assomption de la Vierge, par le Pape Pie XII. L’iconographie de l’Assomption est riche: en Orient, on représente plutôt la « dormition » de la Vierge; elle meurt ou plutôt s’endort, et le Christ reçoit son âme. En Occident, on représente plus volontiers l’Assomption corporelle de Marie qui monte au ciel, portée par des anges.
Historique
La première mention de la paroisse date du XIVe siècle. En revanche, la terre du Vernay, qui appartient à La Chapelle-sous-Dun, est citée dans une charte du XIIe siècle, au moment de sa donation à l'abbaye de Saint-Rigaud par Artaud de Châtelus et sa femme Richilde, sœur d'Hugues de Montréal (2).
L'ancienne église fait à présent office de chapelle, elle est encore entourée d'un petit cimetière. Elle a été le centre de la paroisse jusque dans les années 1860. Mais fort délabrée, l’ancienne église ne pouvait contenir que la moitié des fidèles, la population s’étant considérablement accrue dès le début du siècle, par suite du développement des mines de charbon. D’autre part, la population se plaignait de la position très excentrée de la vieille église et de son accès difficile, à flanc de montagne. Pour toutes ces raisons, on décida de construire une autre église au centre du nouveau bourg qui s’était développé non loin de la mine. Le chantier fut confié à l’architecte départemental André Berthier.
L'église a été décrite par Joseph Déchelette en 1894, Jean Virey en 1935 et Anne-Marie Oursel dans la fiche de pré-inventaire rédigée en 1970. Mais, il s'agit d'une simple description sans analyse. Des études plus récentes datent la chapelle de la fin du XIe siècle, début du XIIe siècle (3).
Description architecturale
L'église est orientée. Elle se compose d'un transept réduit et d'une abside qui sont romans. La nef a été détruite au XIXe siècle, lorsque l'église a perdu son statut paroissial et est devenue une chapelle. Sans doute les parties orientales ont-elles été conservées car le maire lui-même, pourtant fervent partisan d'une reconstruction, reconnaissait que l'église ancienne « offrait de l'intérêt sous le rapport de l'art » (4).
La visite pastorale de 1746 apporte des renseignements sur la nef disparue. Il s'agissait d'une nef unique, longue d'environ 35 pieds (11,37 m) et large de 18 pieds (5,85 m) (5). Elle était percée de deux petites baies, et n'était pas voûtée. Il y avait deux autels de part et d'autre de l'arc triomphal. Cette nef est représentée sur le cadastre de 1826
Une façade a été construite au XIXe siècle pour fermer le transept à l'ouest, mais le tracé en plein-cintre de l'arc triomphal est encore perceptible. La travée de chœur est couverte par une coupole octogonale sur trompes. De chaque côté sont deux petits croisillons voûtés en berceau brisé. L’abside en cul-de-four est éclairée par trois fenêtres en plein cintre fortement ébrasées. Le fond de l’abside est décoré par un ensemble de sept arcatures retombant sur des colonnettes à chapiteaux ornés de feuilles d’acanthe.
A l’extérieur, la corniche de l’abside repose sur des modillons sculptés. Le clocher, de plan carré, comporte un seul étage de baies, il est ouvert, sur chaque face, par deux fenêtres géminées.
Inventaire décor & mobilier
Cette église a eu la chance de conserver son ancien maître autel de l’époque romane. « C’est un simple massif quadrangulaire en pierre, muni d’une plinthe à la base, et dans le haut d’une tablette saillante très épaisse » (6). Le mobilier, très simple, comporte quelques statuettes de dévotion.
Anne-Marie Oursel, dans la fiche de pré-inventaire, en 1970, note la présence sur l’autel majeur, d’un retable baroque, aujourd’hui disparu (7) : « Retable baroque, fait d’un tabernacle complexe à trois pans et dais, dont le fond est constitué d’un fronton à ailerons. Deux colonnettes torses, jumelles, ponctuent les arêtes du tabernacle, arrêté latéralement sur deux ailerons. Croix sculptée sur la porte du tabernacle. Trois petites statuettes garnissent encore l’ensemble : le Bon Pasteur avec une brebis (?), deux statuettes d’anges à genoux. Il manque vraisemblablement une quatrième statuette ».
Des vitraux colorés modernes ornent le chœur ; deux d’entre eux représentent saint Joseph et sainte Barbe, patronne des mineurs.
Une restauration récente a redonné vie à cette chapelle romane et dégagé quelques tombes de l’ancien cimetière.
Patrimoine local
Les anciennes mines de La Chapelle-sous-Dun :
L'extraction du charbon aux mines de La Chapelle sous Dun débute en1809 avec l'ouverture de la première concession. Elle se fit d'abord au moyen de treuils à bras puis fut remplacée en 1830 par la machine à vapeur. Le charbon produit était transporté par des chars à bœufs puis un embranchement de chemin de fer fut construit au début du XXème siècle. A son apogée en 1902, la mine occupait plus de 400 ouvriers et produisait près de 82 000 tonnes de charbon. Il n'y avait pas moins de 17 débits de boissons dans le village. Alors que l'activité minière commençait à décliner, elle reprit pendant les 2 guerres pour pallier la pénurie. En 1960, face à la concurrence, l'exploitation des puits cesse définitivement, laissant derrière elle, 150 employés. Il subsiste quelques vestiges de cette activité comme l'étang de la Mine, formé par l'inondation de galeries. Les mines de La Chapelle sous Dun ont été à partir de 1860, un vrai moteur économique pour le territoire. Ce petit bassin houiller fut un bel exemple de mouvement social : création d’une Caisse de Retraite, d’une Chambre Syndicale, plus tard d’une Epicerie Coopérative et d’une Maison du Peuple. Les mineurs entameront la plus longue grève de Bourgogne, une grève totale de mars à juillet 1899. Ces mines représentent un modèle réduit mais exemplaire d’une vie ouvrière en milieu rural, sur une centaine d’années.
L’association "Mémoire des mineurs et mines" s’attache à faire revivre ce passé.
(https://fr-fr.facebook.com/3Mlachapelle/)
Sources
- XIVe Mention de la Curatus Capella subtus Dunum. Diocèse de Mâcon, archiprêtré de Beaujeu.- XIVe Mention de la Curatus Capella subtus Dunum. Diocèse de Mâcon, archiprêtré de Beaujeu.Source : Compte du XIVe siècle
- XVe Mention de l'Ecclesia Capelle subtus Dunum, sous le patronage du prieur de Charlieu.Source : Pouillé antérieur à 1412.
- 1513 Mention de la Capella subtus Dunum, à la présentation du prieur de Charlieu.Source : Pouillé de 1513
- 1672 Visite pastorale de l'église paroissiale placée sous le vocable de I' Assomption de la Vierge (1e attestation du vocable). La visite a lieu sous l'épiscopat de Michel Colbert de Saint-Pouange. Visitatio hominum. Le collateur est l'évêque de Mâcon.Source : ADSL-4G6Biblio : RAMEAU s.d., p. 60-61
- 1705 Visite pastorale de l'église par !'archiprêtre de Charlieu. Elle est en mauvais état.Source : ADSL- G77Biblio : RAMEAU s.d., p. 61 ; Fiche de pré-inventaire 1970 (ADSL-5 Fi 95)Remarque : La Chapelle-sous-Dun a fait partie de l'archiprêtré de Charlieu entre la fin du XVIIe et le XVIIIe siècle.
- 1746 Visite pastorale de l'église paroissiale placée sous le vocable de !'Assomption de la Vierge. Le visiteur est l'évêque H.-C. de Lort de Sérignan de Valras. Le prieur de Charlieu nomme à la cure.Source éditée : DECHELETTE (éd.), 1898-1902, t.3, p. 470-479
- 1757 Réponse donnée par le curé lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini.Vocable : Assomption de Notre-Dame. Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.), 2010, p. 250.
- 1801 À la Révolution, le culte cesse d'être célébré dans l'église. En 1801, au moment du Concordat, la paroisse est réunie à celle de La Clayette, mais l'église de La Chapelle sous-Dun n'obtient pas le titre de succursale. D'après les sources, il ne semble pas que l'église ait été à nouveau desservie avant 1819.Source : ADSL- 0 428 Biblio : selon Rouchon 1989, p. 56, l'église ne fut érigée en succursale qu'en 1843.
- 1821 Le maire adresse au préfet une demande de secours pour des réparations à faire à l'église. Source : ADSL- 0 428
- 1826 Représentation de l'église sur le cadastre.Source : ADSL- cadastre napoléonien, section Al, n° 182
- 1845 Le maire veut acquérir des terrains pour bâtir une nouvelle église à un emplacement plus central. Il exprime ce souhait dans la fiche de renseignements statistiques qu'il remplit en 1845 : « L'église est en mauvais état d'entretien. La célébration du culte n'y a eu lieu qu'à de longs intervalles [...]. Elle suffit à peine à contenir la moitié de la population. L'achat de terrain pour l'emplacement d'une autre église est évalué à 2 000 F et la construction à 12 000 F. Cette translation est indispensable. L'église actuelle étant sur le point le plus culminant de la commune, d'un très difficile accès et éloignée de tout centre de population ». Cependant, une partie des habitants s'oppose à ce projet et se prononce en faveur d'un agrandissement de l'église primitive. Les archives renferment divers documents, et notamment des pétitions, rédigés entre 1847 et 1849, relatifs aux positions divergentes des paroissiens. Source : ADSL- 0 428
- 1850 Construction d'une nouvelle église paroissiale au cœur du nouveau bourg. Devis dressé par André Berthier en août 1850. Les travaux sont adjugés aux entrepreneurs Jean Baudron et André Lathuilière en octobre 1850, et ils sont achevés trois ans plus tard (procès-verbal de réception définitive des travaux en date du 20/10/1853).Source : ADSL - 0 428. Il semble que les archives municipales contiennent également quelques pièces sous la cote 2Ml. Biblio : Fiche de pré-inventaire 1970 (ADSL- 5Fi 95) ; ROUCHON 1989, p. 56-57
- 1991 Plan et coupes de l'église. Source : relevés architecturaux réalisés par les étudiants de la faculté d'architecture de l'université de Gdansk (Pologne).
Notes
1 : Le texte sur l’église de La Chapelle-sous-Dun a été rédigée d’après la notice : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 1, Corpus, p. 257-265, 2015.
2 : ADSL- H 142. Le lieu-dit Vernay se trouve immédiatement au sud du Vieux Bourg.
3 : HAMANN 2000 a ; ARMI 2000, p. 238.
4 : Fiche de renseignements statistiques de 1845 (ADSL - O 428).
5 : Dans une pétition de 1849, on apprend que l'église faisait 135,42 m2 (ADSL - O 428).
6 : DUBOIS, 1904, p.176-177.
7 : OURSEL, Fiche de pré-inventaire, ADSL-FI 095/1