Eglise Saint-Pierre & Saint-Paul
Adresse | Le bourg, 71110 Montceaux-l'Etoile | |
Teritoire | Le Charolais Brionnais | |
Coordonnées géographique | 4.04491, 46.3515 | |
Paroisse de rattachement | Paroisse Saint-Hugues-en-Brionnais-Bords-de-Loire | |
Protection Monuments historiques | Oui |
Présentation
L'église paroissiale est située dans la commune de Montceaux-l’Etoile, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune de Montceaux-l’Etoile fait partie du canton de Paray-le-Monial et de la Communauté de communes de Marcigny. L’église a conservé sa nef et son clocher romans, seule l’abside a disparu. Elle est placée sous le double vocable de Saint-Pierre et Saint-Paul.
Saint Pierre est l’un des deux premiers apôtres appelés par Jésus. Malgré son rôle considérable dans la fondation de l’Eglise, sa vie est mal connue. Il était pêcheur sur le lac de Génésareth avec son frère André. D’abord appelé Simon, l’aîné reçoit du seigneur le nom de Pierre, signe de son rôle dans la construction de l’église à venir. Jusqu’à l’Ascension, sa vie se confond avec celle de Jésus. Après la Pentecôte, l’apostolat de Pierre se déroule en Palestine et en Asie Mineure, où il fait de nombreux miracles et conversions. Chef de la première communauté chrétienne de Jérusalem, il est mis en prison par Hérode, puis délivré par un ange. Vers 44, Pierre part pour Rome, où il reste jusqu’à la fin de sa vie, organisant l’Eglise romaine, dont il aurait été le premier évêque. Sa mort est située tantôt en 64, tantôt en 67, le même jour que celle de Paul, lors des grandes persécutions de Néron. Pierre aurait été crucifié. Pierre est l’un des saints les plus importants et les plus populaires du christianisme. À la fois « prince des Apôtres », lieutenant du Christ, portier du Paradis au Ciel, il fait l’objet depuis longtemps d’un culte considérable et universel. Après celui de Jean, son nom de baptême est le plus répandu.
Paul est, après Jésus, la plus grande figure de l’histoire du Christianisme. Sa vie nous est connue par les actes des Apôtres et par ses propres écrits. Il est né à Tarse, en Cilicie (Asie Mineure). Juif de la tribu de Benjamin, pharisien et fabricant de tentes, il fut élevé selon la Loi juive par Gamaliel, à Jérusalem. Il semble avoir été un persécuteur des chrétiens et participé à la lapidation du premier martyr, le diacre Etienne. Paul se convertit au Christianisme, vers l’âge de vingt-cinq ans. Un jour, sur le chemin de Damas, il fut aveuglé par un éclair prodigieux. Renversé de son cheval, il fut interpellé par le Christ qui lui dit : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Cette rencontre avec le Christ ressuscité entraîna sa conversion immédiate. Il fut baptisé à Damas, et devint alors le plus extraordinaire missionnaire de la nouvelle religion chrétienne.
Les quatorze lettres qu’il adressa aux jeunes églises chrétiennes font parties des écrits canoniques. Selon une tradition très ancienne, il fut martyrisé sur la voie Ostie à Rome, lors de la persécution de Néron, en 64, le même jour que l’apôtre Pierre. En sa qualité de citoyen romain, Paul eut le privilège d’être décapité, tandis que Pierre fut crucifié comme un esclave. Saint Pierre et saint Paul sont fêtés ensemble le 29 juin parce qu'ils sont reconnus par la tradition chrétienne comme les deux piliers de l'Église.
Montceaux dérive du latin monticellum qui signifie la toute petite montagne (2). Quant à l'Étoile, il s'agissait au XVIe siècle d'une seigneurie appartenant, avec celle de Montceaux, à la famille De Fougères. Les deux seigneuries furent indépendantes l'une de l'autre au cours du XVIIe siècle, puis réunies au siècle suivant, époque à laquelle elles prirent le nom de Montceaux-l’Etoile. L'Étoile est aujourd'hui un hameau de Ligny-en-Brionnais
Historique
Deux chartes indiquent que la terre de Montceaux était contrôlée par les seigneurs de Semur au Moyen Âge. Ainsi, vers 1088-1094, lorsque Bernard de Sarry donne au prieuré de Marcigny le manse de Montceaux (mansum de Mance/lis), l'acte est conclu avec l'approbation du seigneur de Semur(3). Puis, en 1279, l'abbé de La Bénisson-Dieu s'accorde avec le seigneur de Semur, Jean de Châteauvilain, sur les droits de garde et de juridiction dans la parroche de Monceauz(4).
En 1894, Édouard Jeannez rédige la première description de l'édifice. Son texte est repris par le frère Maxime Dubois en 1904. En 1926, Jean Virey propose une nouvelle description, mais il a vraisemblablement celle d'Édouard Jeannez sous les yeux, car on relève plusieurs éléments communs. Vient ensuite la description très complète de Raymond Oursel, en 1956, dans laquelle il cite deux sources (les pouillés des Xe et XIVe siècles) sans pour autant dresser un historique de l'église. Enfin, l'étude la plus importante est réalisée par William J. Travis, dans le cadre de sa Ph. D. Dissertation soutenue en 1994 à l'Université de New-York - lnstitute of Fine Arts.
Description architecturale
L'Arconce coule à environ 375 m à l'est de l'église qui est située au cœur du bourg. L'église est orientée. Elle a conservé sa nef unique et sa travée de chœur romanes, mais son abside a été éventrée au XVIIIe siècle pour donner accès à une grande chapelle rectangulaire. La façade, encadrée par deux contreforts, est percée d'un portail dont la voussure en plein-cintre est formée de cinq rouleaux portés par deux colonnes. Le tympan, le linteau, le second rouleau de la voussure, les chapiteaux et les bases des colonnes portent un décor sculpté. Le portail est surmonté d'une baie en plein-cintre à double ébrasement. La façade porte la marque triangulaire d'une ancienne toiture qui appartenait à un porche construit au XIXe siècle. Les murs gouttereaux sont percés chacun de trois baies en plein-cintre et à double ébrasement. La nef est voûtée en berceau plein-cintre. La présence de contreforts romans implique que la nef a été voûtée dès sa construction. (5)
La large travée de chœur est éclairée au nord et au sud par deux larges baies refaites au XIXe siècle. À l'extérieur, la corniche est portée, au sud, par cinq modillons sculptés prenant la forme de visages humains, d'animaux ou de modillons à copeaux et, au nord, par cinq modillons à copeaux.
L'intérieur de la travée de chœur a été remanié à la fin du XVIIIe siècle lors de l'édification de la chapelle du marquis. Les colonnes romanes supportant l'arc triomphal ont été coffrées et des impostes en plâtre créées, on a également orné l'intrados de l'arc de motifs en plâtre. Le coffrage masquant les colonnes romanes a aujourd'hui été retiré.
L'abside n'est plus visible de l'extérieur : elle est masquée au sud par l'escalier menant au clocher, à l'est par la chapelle et au nord par la sacristie. À l'intérieur, le mur de fond de l'abside a été percé en 1777 pour créer une arcade donnant accès à la chapelle du marquis. À l'origine, le fond de l'abside s'animait d'une arcature portée par un mur bahut. Quatre arcs sont encore visibles de part et d'autre de l'entrée de la chapelle. Ils sont portés par des colonnettes qui ont sans doute été allongées au XVIIIe siècle, et dont le chapiteau est par conséquent moderne, mais dont la base est romane. Une des baies primitives est conservée sous forme de niche, côté sud.L'abside est couverte d'un cul-de-four dont les nervures en plâtre datent du XVIIIe siècle.
Le clocher s'élève au-dessus de la travée de chœur. Il comporte trois niveaux. Le premier est aveugle. Au deuxième niveau, chaque face possède une baie géminée inscrite dans un arc en plein cintre. Chacune des deux ouvertures est couvertes d'un arc en plein-cintre reposant au centre sur deux colonnettes l'une derrière l'autre, réunies sous un même tailloir. Au troisième niveau, les baies sont identiques, mais elles s'inscrivent sous un rang de petites arcatures. Au début du XIXe siècle, la nef était précédée d’un porche (6) qui a été détruit lors d’une restauration, au début du XIXe siècle.
La chapelle édifiée à l'est de l'église date de 1777. Il s’agit de la chapelle du marquis de Vichy seigneur de Montceau, qui l’a fait construire, aménager et décorer à ses frais.
Le décor sculpté
Le tympan et le linteau sont taillés dans un même bloc entouré d'une voussure à 5 rouleaux. Le linteau est soutenu par 2 consoles. Le portail est encadré par 2 colonnes. Sur le bloc tympan-linteau est représentée une Ascension. La composition est divisée en deux zones avec, au registre supérieur, le Christ debout dans une mandorle portée par deux anges et, au registre inférieur, les apôtres, la Vierge et les deux « hommes vêtus de blanc ». Yves Christe a montré que la composition s'inspire d'ivoires carolingiens(7). Neil Stratford a montré lui aussi que les sculpteurs des parties orientales de Cluny prenaient pour modèles des œuvres en ivoire ou en orfèvrerie du haut Moyen Âge(8).
Sur le chapiteau nord est sculpté un satyre aux pieds palmés, portant un pagne de fourrure et tenant un bouclier. Son bras droit est cassé, mais il devait brandir une fronde comme le satyre du portail de Fleury-la-Montagne. Sur ce second portail, le satyre combat un monstre.En revanche, le satyre de Montceaux s'élance contre un ennemi invisible. Dès lors, il est envisageable que les consoles soutenant le linteau aient été inversées (9).
Les historiens de l'art s'accordent à penser que le portail de Montceaux-l'Étoile est l'œuvre d'un sculpteur qui travaille également à Vézelay et Cluny. À l'intérieur de l'église, malgré les transformations opérées par la construction de la chapelle du marquis de Vichy, l'abside conserve deux bases romanes de son arcature, et l'arc triomphal conserve ses deux colonnes romanes qui sont à mettre en liens avec l'atelier clunisien qui achève les nefs d’Anzy-le-Duc et de Charlieu. La travée de chœur présente 5 modillons à copeaux au nord et 5 autres modillons au sud qui représentent, d'ouest en est : 2 têtes accolées ; une tête de bovidé ; un singe assis ; un modillon à copeaux; un modillon abîmé qui représente peut-être deux têtes animales accolées. L'abside conserve un modillon à copeaux.
En conclusion
L'église apparaît dans les sources dès la fin du Xe siècle et, en 1164, elle est citée parmi les possessions du prieuré d'Anzy-le-Duc. L’ornement le plus remarquable se trouve au portail occidental. Dans un seul bloc de pierre, la sculpture du tympan et du linteau représente la scène de l’Ascension. Le Christ ressuscité est au centre d’une mandorle soulevée par deux anges aux ailes déployées. Tandis qu’au linteau, la Vierge Marie et les douze apôtres lèvent les yeux vers le Ciel. Cette scène pleine de fraîcheur et de vie frémissante est un authentique chef-d’œuvre de la sculpture romane.
Inventaire, décor et mobilier
L’église comporte peu de mobilier. On trouve quelques statues de style Saint-Sulpice : saint Pierre et saint Paul, les patrons de la paroisse, le Sacré-Cœur et Notre-Dame de Lourdes et saint Joseph. Trois belles statues en bois doré du début XIXe siècle représentent sainte Catherine, sainte Philomène et la Vierge Marie. Un bel autel et retable de style baroque, entièrement restaurés ornent le chœur de l’église. Le tableau central du retable représente l’Assomption de la Vierge. On trouve également une belle statue d’une Vierge à l’Enfant en bois qui a perdu sa polychromie, et qui pourrait dater du XVe ou du XVIe siècle. Les vitraux modernes, très colorés, ont été réalisés en 2008 par le père dominicain coréen, Kim En Joong. Cet artiste très connu en France, a décoré plusieurs églises en France, dont celle de Brioude.
Sur le plan décoratif, l’église de Montceaux-l’Etoile ne manque pas d’intérêt. Dans la nef, on a découvert des restes de peintures médiévales sous une couche de badigeon du XIXe siècle. La chapelle funéraire du XVIIIe siècle, d’inspiration baroque, est le seul monument de ce style en Brionnais, avec l’église de Fleury-la-Montagne. L’église, entièrement restaurée, à l’extérieur (1996-1997), et à l’intérieur de 2007 à 2008, sous la direction de Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments historiques. Cette restauration a consisté « à rendre à l'église son aspect à la veille de la Révolution, à savoir une chapelle et un chœur néoclassique et une nef médiévale ».
Rénovations, état & classement
- État en 1673 (10)
Depuis la dernière visite pastorale, le curé a « beaucoup travaillé pour les réparations de son église qui est l'une des plus jolies et des mieux voûtées du diocèse pour la campagne si la couverture était réparée à quoi les habitants qui paraissent fort zélés ont promis de remédier ». - État en 1726 (11) Le prieur d'Anzy écrit à l'abbé de Saint-Martin d’Autun que « le cure de Montceaux [lui] demande de faire raccommoder le clocher ».
- État en 1729 (12) Le sanctuaire, le chœur, la nef et les murailles sont qualifiées de propres. Les murailles sont « bonnes ». Deux vitres sont brisées. Le pavé est en bon état. Il y a quelques réparations à faire à la couverture.
- État en 1745 (13)« Des côtés de bise et soir les plus hautes fenêtres sont déprises, la partie supérieure desquelles se jette par dehors d'environ un pouce et demi, savoir de cinq pieds du côté de bise et de quatre pieds du côté de soir, ce qui nous a paru avoir été causé tant par la pluie tombée par les fenêtres qui ont miné les pierres, que pour avoir [saisi] les beffrois [contre] les murs ce qu'il faut réparer incessamment et [?] de changer les pierres qui manquent au bas des fenêtres. Rejointoyer et repiquer la taille où besoin sera ».
- Travaux de 1765 (14)Des travaux sont adjugés en 1765, mais le devis est perdu. Seule indication : trois degrés de pierre de taille à faire « à la petite porte de l'entrée de l’église ». Construction de la chapelle funéraire de la famille de Vichy en 1775-1777 (15)
- L'abside est éventrée afin d'édifier une chapelle dans son prolongement. Les travaux sont achevés en janvier 1777.
- État en 1803 Une délibération du conseil municipal, du 24/09/1803, signale que « la couverture de l'église à tuiles creuses a un pressant besoin d'être resuivie à taille ouverte, la voûte commence à être endommagée. Le clocher a besoin d'être repiqué, le porche a aussi besoin d'être recouvert à taille ouverte, les tuiles cassées et pourries seront rejetées. La partie de l'église faite à neuf sera seulement repiquée » (16).
- Années 1820 Le curé Jeanin fait « agrandir les fenêtres du chœur de l'église qui étaient cintrées et dans le style des fenêtres de la nef » (17).
- Dégâts de la foudre en 1828 (18) Dégâts causés au clocher et fissuration de la voûte le supportant. Une délibération du conseil de fabrique en date du 05/07/1828 fait état du devis proposé par les charpentiers Laurent Sary et Silvain Guichard (19). Ils prévoient la réfection de la couverture du clocher et du versant nord de la toiture de la nef, ainsi que diverses reprises intérieures, notamment dans les décors de plâtre.
- Travaux de 1845 Le curé Jean Lamotte fait réaliser des travaux au porche :« J'ai fait ceintrer la voie du milieu pour découvrir le tympan de la porte qui avait été caché. J'ai fait faire deux ouvertures pour donner vue dans l'église et placer deux petites fenêtres ceintrées » (20).
- Travaux de 1855 Le curé Jean Lamotte écrit avoir fait réaliser les travaux suivants : « Élévation du pavé de la nef au niveau du pavé du porche et du chœur et mise en place d'un nouveau dallage (découverte de plusieurs places de sépultures) » (21).
- Travaux de 1856 Le curé Jean Lamotte écrit avoir fait réaliser les travaux suivants : « Élévation du pavé du chœur au niveau du pavé de la chapelle de la Sainte-Vierge » (22).
- Dégâts de la foudre en 1896 (23) Le 11/05/1893, la foudre tombe sur le clocher endommageant la baie ouest : Lettre du Maire au Sous-préfet en date du 12 mai 1893 : « J'ai l'honneur de vous informer que la foudre est tombée hier matin, à 3 heures, sur la tour du clocher de notre église et a complètement démoli la fenêtre de l'ouest. Les matériaux de cette fenêtre sont en presque totalité sur l'église, recouvrant des tuiles brisées et menaçant par leur poids d'endommager gravement la toiture[...]. Veuillez, s'il vous plaît, faire le nécessaire auprès de M. le Ministre de l'instruction publique et des Beaux-arts afin que les réparations dont la tour du clocher a besoin s'exécutent le plus tôt possible[...]. » Dans le devis établi le 18/09/1894, l'expert souligne que depuis l’accident « une large baie irrégulière dont l'état de dégradation augmente tous les jours, remplace » la baie d'origine. Le 01/12/1894, l'architecte des Monuments historiques, Louis Sauvageot, donne l'autorisation de débuter les travaux. Ils seront exécutés en juillet-août 1896.
- Travaux de 1900-1901 (24) Projet conçu par l'architecte Louis Sauvageot ; l'inspecteur des travaux est l'architecte Étienne Paszkowicz.
- 1/ Destruction du beffroi. En 1898 déjà, la municipalité demandait à l'architecte Sauvageot de dresser des plans pour la restauration du beffroi, qui était si fragile qu'on n'y sonnait plus les cloches depuis 1895.
- 2/ Destruction du porche. Le 18/07/1898, l'architecte Sauvageot écrit dans un rapport : « Lors du rétablissement du culte en France en 1804, la commune de Vindecy fut jointe à l'ancienne paroisse de Montceaux-l'Étoile, ce qui a nécessité l'adjonction d'une nouvelle annexe érigée en avant de la façade principale et le percement de deux baies à droite et à gauche de l'ancienne porte d'entrée de l'église. Cette annexe grossière, qui défigure l'ensemble de l'édifice n'a plus raison d'exister aujourd’hui ; la commune de Vindecy ayant été érigée en paroisse depuis une vingtaine d'années ». Un incendie va être le déclencheur de la décision de supprimer définitivement le porche. Les traces du feu sont visibles aux pierres rubéfiées de la façade. Les murs latéraux (nord et sud) du porche ont été mis au jour lors du creusement d'un drain en 1997. Les blocs présentent, comme ceux de la façade, des traces de rubéfaction dues à l'incendie. Le mur sud (structure 2) du porche est lié au ressaut de fondation de l'église. Au nord, ce ressaut n'existe pas si bien que le mur du porche (structure 3) est collé contre le mur de façade. Dans son rapport, Bernadette Soum reproduit un plan du porche dressé peu avant sa destruction (25). La destruction du porche a entraîné la réouverture de la fenêtre centrale de la façade et le bouchage des deux baies qui avaient été percées de part et d'autre de la porte.
- 3/ Remplacement de blocs Louis Sauvageot a dessiné des vues en élévation sur lesquelles il grise les blocs à remplacer (26) :
- en façade, les pierres plates couvrant le pignon et divers autres blocs,
- des blocs des contreforts des murs gouttereaux.
- 4/ Bouchage de la porte percée dans le mur gouttereau sud.
- Peintures : 1904-1905 Entre le 22/11/1904 et le 13/01/1905, les peintures de la nef sont exécutées sous la direction de M. Dessalles, peintre décorateur de Marcigny (27).
- Dégâts de la foudre en 1906 (28) Réparations au clocher à la suite de dégâts causés par la foudre. L'architecte Paszkowicz dresse un devis de 474,70 Frs qui est approuvé le 10/03/1906. Un marché de gré à gré est passé avec l'entrepreneur Mont le 09/07/1906.
- Restauration des peintures en 1924-1925 (29) En 1924, le curé demande l'autorisation de faire des « réparations intérieures : crépissage des murs de la nef, avec réfection de la frise et des assises, et raccord des peintures du chœur. L'humidité et le salpêtre ayant tout mis à mal. Ces travaux seront exécutés sous les ordres du peintre qui les fit il y a une vingtaine d'années, M. Dessalles de Marcigny. » Le préfet répond que la demande doit être déposée auprès de I' ACMH Authelain. Dans un rapport de juin 1925, l'architecte Gélis écrit : « Les murs de la nef sont peints à la colle avec dessins d'appareils et de fleurons. Ces dessins de soubassement sont arrêtés, à la partie haute, par une frise de décoration simple. Les murs sont salpêtrés en plusieurs endroits et la peinture est tâchée[...]. La peinture n'offre aucun intérêt mais, la paroisse étant très pauvre, la dépense doit être réduite au minimum [...], il n'a donc été prévu qu'une réfection partielle [...] ». En octobre 1925, la commission des MH affirme ne voir « aucun empêchement à ce que ces peintures soient remises en état, sous réserve que les parties anciennes seront conservées dans le ton rabattu que le temps leur a donné et que les parties refaites soient exécutées dans cette même tonalité discrète ».
- Dégâts d'un ouragan en 1935 (30) Après un ouragan, réparations à la toiture effectuées par M. Verchère, sous la direction de I' ACMH M. Malo.
- Dégâts causés par la foudre en 1962 (31) Le clocher est endommagé par la foudre, le 15/09/1962. En 1964, travaux de couverture, de maçonnerie et pose d'un paratonnerre, sous la conduite de l'architecte Berry.
- Restauration extérieure en 1996-1997 (32) L'ACMH, Frédéric Didier, dresse un projet en 1994.
- Première tranche en 1996 :
- Chapelle : restauration de la charpente, pose d'une nouvelle couverture, crépissage des murs, travaux divers de menuiserie et ferronnerie.
- Clocher : restauration de la charpente et rejointoiement des maçonneries.
- Pose d'un paratonnerre.
- Deuxième tranche en 1997 :
- Assainissement du bâtiment par la création d'un drain périphérique. Le creusement du drain a été l'occasion d'observations archéologiques (33). La tranchée faisait le tour de l'édifice sur une largeur de 60 cm et une profondeur de 40 cm en façade et autour du chevet, 50 à 70 cm le long du gouttereau sud, et 40 à 65 cm le long du gouttereau nord. Vingt-cinq sépultures ont été mises au jour dont sept en place, il s'agit de sépultures en pleine terre datables entre le XIVe siècle et le XIXe. Le seuil de la porte bouchée du mur gouttereau sud a été dégagé, de même que les murs nord et sud du porche de façade. Les fondations ont été décrites, photographiées ou relevées. Les fouilles n'ont pas mis en évidence l'existence de bâtiments antérieurs à l'église.
- Nef : réalisation d'une charpente (les tuiles étaient auparavant posées directement sur la voûte et calées sur des gravas), pose d'une nouvelle couverture, remplacement de certaines pierres des corniches, remplacement des pierres grises installées lors des travaux de 1900- 1901 par des pierres de Charolles (ces pierres grises bouchaient les ouvertures pratiquées en 1845 pour le suivi des offices depuis le porche), remplacement de pierres dans les contreforts, nettoyage et traitement du portail, pose de nouveaux vitraux. Réception des travaux le 29/11/1997.
- Première tranche en 1996 :
- 2000-2001 De juillet 2000 à janvier 2001, Juliette Rollier effectue une campagne de sondages des peintures murales (34).
- Restauration intérieure de juin 2007 à mai 2008 (35)
- En 1999, I' ACMH, F. Didier, dresse une étude préalable de restauration et remise en valeur intérieure. Le parti adopté a consisté « à rendre à l'église son aspect à la veille de la Révolution, à savoir une chapelle et un chœur néoclassique et une nef médiévale ».
Sources
- Xe Mention de la paroisse dans deux pouillés de la fin du Xe siècle : Monte[cellum] et Montecels. Diocèse d’Autun, archiprêtré de Briant.- Xe Mention de la paroisse dans deux pouillés de la fin du Xe siècle : Monte[cellum] et Montecels. Diocèse d’Autun, archiprêtré de Briant.Source : Pouillés I et IlBiblio : TRAVIS 1994, p. 29.
- 1164 Mention de I'ecclesiam de Moncellis parmi les possessions du prieuré d'Anzy.Source : Patrologie latine, t. 200, charte 323Biblio : TRAVIS 1994, p. 30.
- XIVe Mention de l'église de Monceau dans un pouillé. Patron : le prieur d’Anzy.Source : Pouillé antérieur à 1312Biblio : TRAVIS 1994, p. 33.
- 1674 Visite pastorale de l'église paroissiale Saint-Pierre par !'archiprêtre de Semur. Patron : prieur d’Anzy. En 1668, Montceaux retrouve le titre de paroisse, après avoir été pendant un temps une annexe de Versaugues.Source : ADSL- G 941Remarque 1 : en 1774, l'abbé Courtépée écrit : « L'église a autrefois été desservie par des moines d’Anzy : c'était l'annexe de Versaugues. Le curé actuel n'est que le cinquième » (COURTEPEE, BEGUILLET 1967, t. 3, p. 103-104).Remarque 2 : c'est le premier document indiquant le vocable de l'église. Il est mentionné dans les visites pastorales suivantes et par l'abbé Courtépée en 1774. En revanche, en 1894, Édouard Jeannez indique que l'église est sous le patronage des saints Pierre et Paul, c'est toujours le cas actuellement.
- 1692 Visite pastorale de l'église paroissiale Saint-Pierre, sous l'épiscopat de Gabriel de Roquette. Nominateur : prieur d'AnzySource : ADSL- G 941
- 1729 Visite pastorale de l'église paroissiale Saint-Pierre. Patron : prieur d'Anzy. Visite effectuée par Lazare Thiroux, chanoine de la cathédrale d’Autun, dans le cadre de la visite générale du diocèse par l'évêque Antoine-François de Blitersvich de Montcley.Source : ADSL- G 926 f0 347-348Biblio : TRAVIS 1994, p. 38.
- 1745 À la demande de Gilbert de La Fauche de Saint-Augustin, prieur commendataire d’Anzy et chanoine de la cathédrale de Mâcon, un entrepreneur, Philibert Boussand, procède à la visite de l'église et détermine les réparations à effectuer. C'est « l'état des ornements de l'église et du clocher » qui est inspecté.Source : ADSL- B 2307, pièce 15
- 1757 Réponse donnée par le curé lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini.Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.}, 2010, p. 169
- 1775 Les habitants autorisent le marquis de Vichy à construire une chapelle « derrière le chœur ».Source : ADSL- C 377 f°30.
- 1804 Après la période révolutionnaire, l'église est rouverte au culte et accueille les paroissiens de Montceaux-l'Étoile et de Vindecy.Source : inconnueBiblio : DURIX C. 1993, p. 76 ; Frédéric Didier dans SRA Bourgogne - 71.307 RAP 001
- 1839 Représentation de l'église sur le cadastre.Source : ADSL- Cadastre napoléonien, 3P12284, section Dl
- 1893 Église classée au titre des Monuments historiquesSource : ADSL- 1T 271Biblio : Fiche de pré-inventaire 1972 (ADSL- 5Fi 307); DURIX C. 1993, p. 75
Notes
1 : L’ensemble du texte sur l’église de Montceaux-l’Etoile (historique et description architecturale) a été rédigé en reprenant la notice de : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 2, Corpus, p. 220-245, 2015.
2 : TAVERDET, Gérard, Noms de lieux de Bourgogne, éditions Bonneton, Paris, 1994, p. 145-147.
3 : Marcigny 66.
4 : Forez 212 et 213.
5 : Précisons que le PV de 1729 signale une nef voûtée.
6 : ADSL - G 926.
7 :CHRISTE 1969, p. 91. Voir la lecture iconographique par Magali Guénot, dans GUEN0T 2010, p. 21-22.
8 : STRATFORD 2011, vol. 2, p. 572.
9 : NICOLIER, 2015, p. 241-242.
10 : ADSL - G 941.
11 : ADSL- H sup. 2C5.
12 : ADSL- G 926, f0 347-348.
13 : ADSL- B 2307, pièce 15.
14 : ADSL- C 377, f0 9, 15, 18.
15 : ADSL- C 377, f0 30.
16 : Extrait cité dans DRAC Bourgogne - CRMH - Étude préalable, F. Didier, 2001.
17 : Notice historique de Montceaux-l'Étoile commencée par Jean Lamotte, curé desservant de cette paroisse le 25/11/1856, Archives municipales de Montceaux-l'Étoile, cahier.
18 : Fiche de préi-nventaire 1972. Cette information provient peut-être de la série O des ADSL que A.-M. Oursel cite dans ses sources, malheureusement actuellement les cotes O 1333 et O 1334 relatives à Montceaux l'Étoile ne contiennent plus le dossier dédié à l'église. L'information peut également être issue de la cote ADSL- E dépôt 1360. STRATFORD 2011 conseille la cote 8 0 1319 mais cette sous-série n'existe pas aux ADSL.
19 : DRAC Bourgogne - CRMH - Étude préalable, F. Didier, 2001.
20 : Notice historique de Montceaux-l'Étoile commencée par Jean Lamotte, curé desservant de cette paroisse le 25/11/1856, Archives municipales de Montceaux-l'Étoile, cahier.
21 : Notice historique de Montceaux-l'Étoile commencée par Jean Lamotte, curé desservant de cette paroisse le 25/11/1856, Archives municipales de Montceaux-l'Étoile, cahier.
22 : Notice historique de Montceaux-l'Étoile commencée par Jean Lamotte, curé desservant de cette paroisse le 25/11/1856, Archives municipales de Montceaux-l'Étoile, cahier.
23 :ADSL- 1T 271 ; MAP - 81/71/34 ; DURIX C. 1993, p. 75.
24 : ADSL- 1T 271 ; MAP - 81/71/34 ; Fiche de pré-inventaire 1972 ; DURIX C. 1993, p. 77.
25 :Rapport, p. 30. Plan dressé vers 1898 et conservé à la Médiathèque du patrimoine.
26 : Ces dessins ont été repris par Frédéric Didier : DRAC Bourgogne - SRA - 71.307 RAP 001. Voir aussi la carte postale ADSL - 6 Fi 5468 sur laquelle on voit nettement les blocs neufs.
27 : DRAC Bourgogne - CRMH - Etude préalable, F. Didier, 2001.
28 : ADSL- l T 271 ; DURIX C. 1993, p. 77.
29 : ADSL- 1T 271 ; DURIX C. 1993, p. 78.
30 : ADSL- 1T 271.
31 : MAP - 81/71/34 ; DURIX C. 1993, p. 78.
32 : DRAC Bourgogne - CRMH - Dossier de protection. Voir le fascicule édité par l'association des Amis de l'église à l'occasion de ces travaux, il s'intitule Montceaux-l'Étoi/e, mille ans d'histoire de son église, de ses curés et paroissiens, il est préfacé par Édouard Lamy ; il contient notamment des photos du chantier.
33 : SRA Bourgogne - 71.307 RAP 001. Rapport de Bernadette Soum.
34 : DRAC Bourgogne - CRMH - Dossier d'étude préalable, F. Didier, 2001.
35 : DRAC Bourgogne - CRMH : 1/ Etude préalable de restauration et remise en valeur intérieur, F. Didier, janvier 2001 ; 2/ Dossier documentaire et des ouvrages exécutés, F. Didier, janvier 2009.
Visites
L’église Saint-Pierre et Saint-Paul est d’ordinaire ouverte, et donc libre de visite.
Pour plus de renseignements, contacter la mairie.
Le Bourg 71110 Montceaux-l’Etoile Tél : 03 85 25 14 85
Courriel : montceaux-letoile@wanadoo.fr
L’église est à priori accessible aux personnes à mobilité réduite.
Patrimoine local
Château de Montceaux-l’Etoile :
Il se trouvait à 600 m au nord de l'église. Le château, qui était défendu par des tours avant le XVIIIe siècle, était établi à l'écart du village, en fond de vallée. Il a été rebâti au XVIIIe siècle, puis démoli avant 1900. Il en reste l'orangerie, les terrasses, et une tour observatoire moderne, qui est bâtie au hameau de la Tour, à 300 m au sud de l'emplacement du château.
(https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?)