Eglise Saint-Symphorien

Adresse Vieux-Bourg, 71170 Chassigny-Sous-Dun
Teritoire Le Charolais Brionnais
Coordonnées géographique 4.31091, 46.2458
Paroisse de rattachement Paroisse de la Nativité du Seigneur
Protection Monuments historiques En Partie
VueDeLaChapelle

Présentation

L’ancienne église paroissiale Saint-Symphorien est située au Vieux-Bourg, dans la commune Chassigny-sous-Dun, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune de Chassigny-sous-Dun fait partie du canton de Chauffailles et de la Communauté de communes de La Clayette-Chauffailles en Brionnais. L’église du Vieux-Bourg n’est pas conservé dans son intégralité. La nef a été détruite au XIXe siècle lorsque le bâtiment a perdu son statut paroissial et est devenu une chapelle. Les parties orientales conservées (abside et clocher) dateraient du XIIIe siècle.

Du point de vue étymologique, le nom de Chassigny pourrait venir d’un nom d’origine gauloise devenu roman cassano qui signifie le chêne (2).

Symphorien d’Autun, pendant des siècles l’un des saints les plus populaires de Bourgogne, aurait subi le martyre vers 178. Sa légende fut mise par écrit au Ve siècle. Le jeune Symphorien, fils d’un noble du nom de Faustus, se serait moqué de cultes païens, aurait été arrêté et – puisqu’il refusait d’abjurer – décapité. Au milieu du Ve siècle, Euphrône d’Autun fit ériger une basilique (détruite en 1806) sur le lieu supposé de son martyre. Il est fêté le 22 août.

Historique

En 1239, le Mâconnais - y compris les terres de l'ancienne seigneurie des Le Blanc - est intégré au domaine royal, c'est alors que les chanoines de Saint-Paul de Lyon créent une obédience à Châteauneuf. La paroisse de Chassigny-sous-Dun appartient à cette obédience avec celles de Chauffailles, Tancon, Saint-Martin-de-Lixy et Vareilles (3).

 Une église qui a failli disparaître :

L’église du Vieux-Bourg a été peu étudiée. Raymond et Anne-Marie Oursel l'ont décrite (4). Ils pensent que la construction est gothique, plus précisément du XIIIe siècle et que la chapelle sud « n'est pas antérieure au XVIe siècle ». Elle a eu la fonction paroissiale jusqu’au milieu du XIXe siècle, époque à laquelle on a construit la nouvelle église de Chassigny, dans un lieu plus central, au hameau du Villard. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la nef délabrée et devenue trop petite pour contenir la population des fidèles, a été démolie et les pierres ont été utilisées pour la construction de la nouvelle église.

Description architecturale

Outre les parties conservées (travée de chœur, sanctuaire et clocher), l'église ancienne est connue par :Outre les parties conservées (travée de chœur, sanctuaire et clocher), l'église ancienne est connue par :

  • les visites pastorales de 1705 et 1746,
  • l'enquête de Cassini en 1757,
  • le devis de 1767,
  • les documents du XIXe siècle relatifs à la construction de la nouvelle église,
  • le plan cadastral de 1829.

L’église est régulièrement orientée. L'arc triomphal en cintre brisé, qui mettait en communication la nef et la travée de chœur, est conservé. Il a été bouché et une porte percée en son centre. Il constitue aujourd’hui la façade de la chapelle.La travée de chœur est éclairée par une baie percée dans le mur nord ébrasée à l’intérieur. La partie vitrée est en plein-cintre tandis que l'ébrasement est en cintre brisé. À l'est, une arcade en cintre brisé relie la travée de chœur au sanctuaire. Au sud, une arcade en plein-cintre ouvre sur une chapelle. La travée de chœur est voûtée en berceau plein-cintre. Tout ceci correspond aux observations faites par le visiteur de 1746 :« Le chœur est voûté en voûte forte, petit, éclairé d'un vitrail, renfermé entre deux arcs supportant le clocher » (5).

La chapelle, au sud de la travée de chœur, est voûtée d’arêtes et est éclairée par une large baie en plein cintre. D'après les visiteurs de 1705 et 1746, elle appartient au seigneur du lieu ; celui de 1746 précise même qu'il « y a une porte à son usage », mais elle n'est plus visible aujourd'hui. Au XIXe siècle, la chapelle faisait office de sacristie (6).Le chœur est à fond plat. Une baie en cintre brisé est percée dans chacun des murs nord et sud. Des témoignages anciens attestent que les baies ont été remaniées : en 1948, Louis Bernard écrit que les deux baies situées au nord, celle du chœur et celle du sanctuaire sont bouchées ; ce n'est plus le cas aujourd'hui. Quant au visiteur de 1746, il vit dans le sanctuaire « un grand vitrail et un petit » ; on peut supposer que la baie nord était déjà bouchée, que le « grand vitrail » correspond à la baie sud et le « petit » à celle du mur est. Les ogives de la travée du chœur retombent sur des culots. À l'extérieur, deux contreforts épaulent l'angle sud-est et deux contreforts identiques épaulaient l'angle nord-est, mais ces derniers ont été supprimés ; leur arrachage est nettement visible dans la maçonnerie. Sur le plan relevé pour le CEP en 1991, on voit en pointillés le contrefort nord qui a été arraché et, plus à l'ouest, toujours sur la face nord, mais à la jonction entre le chœur et le sanctuaire, un second contrefort a été dessiné en pointillés.
Le clocher s’élève au-dessus de la travée de chœur. Il possède une baie en plein-cintre sur chaque face, sauf à l'ouest où il s'agit d'une baie géminée en cintre brisé. Le visiteur de 1746 décrit le clocher sous la forme d'une « petite tour carrée qui se termine en flèche couverte de tuiles plates » et, en 1757, le curé écrit que « le clocher est une flèche carrée peu élevée ». 

Datation

Anne-Marie et Raymond Oursel datent l'église du XIIIe siècle. Au contraire, Louis Bernard pense que la travée de chœur et le clocher sont romans et que le sanctuaire daterait du XVIe siècle. Tous s'accordent à considérer que la chapelle sud n'est pas antérieure au XVIe siècle. Le sanctuaire n'est pas roman. La voûte d'ogive, la forme des baies et les traces de bretture sur les baies et les contreforts indiquent une réalisation du XIIIe siècle au plus tôt (7). Concernant la travée de chœur et le clocher, nous manquons d'indices pour avancer une datation précise.

  • BaiesDuClocher 1
  • BaiesDuClocher 2
  • Chapelle 1
  • Chapelle 2
  • Clocher
  • DetailsClocher 1
  • DetailsClocher 2
  • DetailsMurs 1
  • DetailsMurs 2
  • ElevationLaterale 1
  • ElevationLaterale 2
  • ElevationLaterale 3
  • ElevationLaterale 4
  • ElevationLaterale 5
  • FacadeEtClocher
  • LaFacade 1
  • LaFacade 2
  • PortailPrincipal
  • PupitreCEP
  • Tombe
  • VueGenerale 1
  • VueGenerale 2
  • VueGenerale
  • VueLaterales 1
  • VueLaterales 2

Inventaire décor & mobilier


L’autel majeur est surmonté d’un grand fronton de style classique, reposant sur des colonnes cannelées, ornées de chapiteaux de style corinthien. Cet ensemble, daté du XVIIIe siècle, ainsi que les boiseries sculptées qui entourent l’autel, a été inscrit au titre objet, le 5/08/1993. Un dais de procession, en bois (XVIIIe-XIXe siècle) a également été inscrit à la même date. Une statue en bois doré (XVIIIe siècle) figurant une Vierge à l’Enfant a également été inscrite le 5/08/1993. Parmi les statues de dévotion, de style Saint Sulpice, se trouvent celle de saint Expédit, soldat romain martyrisé à Mélitène, en Asie Mineure et celle de sainte Rita, religieuse italienne du XVe siècle, très populaire, et qui est invoquée pour les causes désespérées. Sont inscrits, au titre objet, le 5/08/1993, un dais de procession en bois polychrome et doré, daté du 18e siècle, un retable en bois, daté aussi du 18e siècle et une Vierge en bois doré (18e siècle).

  • ArcChapelle
  • Benitier
  • Boiseries 1
  • Boiseries 2
  • CordeDeLaCloche
  • CroiseeDOgives
  • DetailsRetable 1
  • DetailsRetable 2
  • Fleurs 1
  • Fleurs 2
  • LeRetable
  • Oculus
  • Retable 1
  • SainteRita
  • Serrure
  • ViergeALEnfant
  • Vitrail
  • VueInterieure 2
  • VueInterieure

Rénovations, etat et classements

Travaux de 1769 (8)

« L'expert a reconnu qu'il fallait reconstruire les murs de la nef » ce qui implique : la grande et la petite porte, les vitraux, la charpente, le lambris, le carrelage. L'expert « a aussi déclaré dans son devis qu'il était très nécessaire de remailler en différents endroits les murs du clocher, ainsi que ceux du chœur, qu'il fallait les recrépir en dehors et reblanchir en dedans ».

Travaux des années 1990

L'association « La renaissance du Vieux bourg » finance en partie la restauration de la chapelle (voir par exemple les articles de journaux de 1993-1994, dans ADSL - SFi 110). Les travaux sont dirigés par les Monuments historiques.

En conclusion, la première mention de la paroisse dans un texte date du XIIIe siècle. Quant à l'église paroissiale ancienne, qui n'est plus actuellement qu'une chapelle, elle ne paraît pas non plus antérieure au XIIIe siècle. Cette chapelle, qui a perdu sa nef, a été restaurée et est régulièrement entretenue.

Visites

L’église est ouverte à la belle saison. Hors saison, s’adresser à la mairie ou à l’association indiquée ci-dessous.

Association engagée

Association : « La Renaissance du Vieux-Bourg » dont le siège est en mairie (Le Bourg 71170 Chassigny-sous-Dun).

Iconographie ancienne

  • LeClocher
  • VueGenerale

Plans cadastraux

  • CadastreAncien
  • CadastreModerner

Actualités de la commune

La Mairie :

Téléphone : 03 85 26 05 31

Email : mairie-chassigny@wanadoo.fr

Patrimoine local

Château de Chassigny-sous-Dun

 Le château de Chassigny-la-Garde se trouvait à proximité de l'ancienne église, aujourd'hui chapelle du "Vieux-Bourg". Il est connu par les description de 1757 et 1794. Il se trouvait "au couchant de l'église, le chemin entre deux". Ce château avait un donjon de 13 mètres de haut qui dominait la vallée de Roanne. Tristan de La Garde teste en 1519 et fonde une messe par semaine à Chassigny. La famille restera propriétaire jusqu'à la révolution de 1789. En 1794, le château décrété bien national fut vendu et entièrement rasé. Il n'en reste aucun vestige.
(Cecab : https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?)

Le village de Chassigny-sous-Dun

Chassigny est une commune essentiellement agricole avec encore une dizaine d'exploitations. Elle est traversée au sud par la rivière le Mussy et à l'ouest par le Sornin. Chassigny se trouve à mi-chemin entre La Clayette et Chauffailles. A la veille de la grande guerre, la population était encore de plus de 1OOO habitants, contre 594 aujourd'hui.

Sources

  • XIIIe Mention de la paroisse de Chaissain dans un registre de l'église collégiale Saint-Paul de Lyon. Dans le courant du XIIIe siècle, l'église est donnée au chapitre Saint-Paul, ainsi que les églises de Changy, Châteauneuf, Chauffailles, Saint-Martin-de-Lixy, Vareilles et Tancon. L'ensemble de ces paroisses constitue l'obédience de Châteauneuf.- XIIIe Mention de la paroisse de Chaissain dans un registre de l'église collégiale Saint-Paul de Lyon. Dans le courant du XIIIe siècle, l'église est donnée au chapitre Saint-Paul, ainsi que les églises de Changy, Châteauneuf, Chauffailles, Saint-Martin-de-Lixy, Vareilles et Tancon. L'ensemble de ces paroisses constitue l'obédience de Châteauneuf.Source éditée : GUIGUE (éd.), 1875. Biblio : PERCHE 1977, p. 102; VAN EECKHOUT 2002, p. 163
  • 1284 : Jean de La Palice, sieur de Noyers, reconnaît tenir en fief du chapitre de Saint-Paul ce qu'il possède à Chassigny : in parrochia de Chasseingni, Matisconensis dyocesis. Source : GUIGUE (éd.), 1885-1893, n° 791
  • XIVe Mention de la curatus Chacigniaci. Diocèse de Mâcon, archiprêtré de Beaujeu. Source : Compte du XIVe siècle
  • XVe Mention de I'ecclesia de Chassignié. Patron : évêque de Mâcon. Source : Pouillé antérieur à 1412.
  • 1642 Le chapitre de Saint-Paul aliène la rente et les dîmes de l'obédience de Châteauneuf au seigneur d'Audour, ne se réservant que la collation des cures, dont il se départit par transaction du 8 avril 1645. Source : ADR -Archives de Saint-Paul. Biblio : Gu1GUE (éd.), 1875, introduction
  • 1672 Visite pastorale de l'église Saint-Symphorien (1ère attestation du vocable), sous l'épiscopat de Michel Colbert de Saint-Pouange. Visitatio hominum.Source : ADSL-4G 6. Biblio : RAMEAU s.d., p. 64 ; Fiche de pré-inventaire 1970 (ADSL - 5 Fi 110) ; OURSEL R. 1994 b, p. 69
  • 1705 Visite pastorale de l'église Saint-Symphorien par !'archiprêtre de Charlieu. Source : ADSL- G77. Biblio : RAMEAU s.d., p. 65
  • 1746 Visite pastorale de l'église paroissiale Saint-Symphorien, par l'évêque H.-C. de Lort de Sérignan de Valras. Collateur : évêque.Source éditée : DECHELETTE (éd.), 1898-1902, t. 3, p. 479-491Biblio : Fiche de pré-inventaire 1970 (ADSL- 5 Fi 110) ; OURSEL R. 1994, p. 69
  • 1757 Réponse donnée par le curé lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini.Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.), 2010, p. 238-239
  • 1769 Le 27 juin, adjudication à Jean [Delafaie] de travaux à faire à la nef. Les habitants en avaient fait la demande en 1763. Un expert est nommé le 21/07/1767. Source : ADSL- C 302
  • 1829 Plan schématique de l'église sur le cadastre.Source : ADSL- Cadastre napoléonien, section B2 « Le Bourg », n° 280
  • 1855 Le débat relatif à l'agrandissement de l'église ancienne ou à la construction d'un nouvel édifice dans un lieu plus central semble ouvert dès 1826 (9). Dans un premier temps, la fabrique propose de financer l'agrandissement. La commande des matériaux est effectuée et réceptionnée, mais c'est alors que naît l'idée d'une translation de l'édifice (vers 1840 peut-être), un projet soutenu par le conseil municipal.En 1851, l'architecte André Berthier réalise les plans du nouvel édifice qui sont approuvés par le conseil municipal en janvier 1852. Les arguments principaux des partisans de la nouvelle construction sont les suivants : l'église ancienne est trop excentrée (10), trop petite et en mauvais état. En 1852, le conseil municipal décide de la démolition de la nef de la vieille église afin que les matériaux soient employés à la nouvelle construction. Le chœur est conservé comme chapelle du cimetière.La nouvelle église, construite par l'entrepreneur Joseph Robin, est inaugurée en1855 (11).Source : ADSL- 0 489Biblio : Fiche de pré-inventaire 1970 (ADSL - 5Fi 110); R0UCH0N 1989, p. 55-56; OURSEL R. 1994, p. 73-78; DURIX P. 2000, p. 325; DAUBARD s.d.
  •  1991 Plan et coupes de l'église.Source : Faculté d’architecture de l’Université de Gdansk (Pologne) pour le Centre international d’Etudes des Patrimoines en Charolais-Brionnais (CEP).

Notes

1 : Le texte sur la chapelle du Vieux-Bourg de Chassigny-sous-Dun a été rédigée d’après la notice : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 1, Corpus, p. 319-329, 2015.

2 : TAVERDET, Gérard, Noms de lieux de Bourgogne, éditions Bonneton, Paris, 1994, p. 182.

3: GUIGUE (éd.), 1875; VAN EECKHOUT 2002, p. 163.

4 : Fiche de pré-inventaire 1970 (ADSL- 5 Fi 110) ; OURSEL R. 1994 b.

5 : Visite pastorale de l'église paroissiale Saint-Symphorien, par l'évêque H.-C. de Lort de Sérignan de Valras. DECHELETTE (éd.), 1898-1902, t. 3, p. 479-491

6 : ADSL- O 489.

7 : Voir Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 1, Corpus, p. 328, 2015.

8 : ADSL- C 302.

9 : ADSL- 0 489. Voir aussi la fiche de pré-inventaire : ADSL- 5Fi 110 ; OURSEL R. 1994, p. 73-78 ; DAUBARD s.d.

10 : Voir le plan de la commune par l'architecte Catenod sur lequel figurent l'église ancienne et l'église projetée et qui avait pour but de montrer que le nouvel édifice serait plus central par rapport aux habitations (ADSL-0 489).

11 : L'église moderne possède une nef à trois vaisseaux de cinq travées. La travée de chœur est dotée de bas­ côtés. L'abside est encadrée d'absidioles. Le vaisseau central possède une élévation bipartite (grandes­ arcades / fenêtres hautes) et est voûté d'ogives sur doubleaux. La travée de chœur est voûtée d'ogives et l'abside en cul-de-four.

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