Eglise d'Iguerande

Adresse Rue de l'Eglise, 71340 Iguerande, France
Teritoire Le Charolais Brionnais
Coordonnées géographique 4.07789, 46.2093
Paroisse de rattachement Paroisse Saint-Hugues-en-Brionnais-Bords-de-Loire
Protection Monuments historiques Oui
LaFacade

Présentation

L'église paroissiale est située dans la commune d’Iguerande, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune d’Iguerande fait partie du canton de Chauffailles et de la Communauté de communes de Semur-en-Brionnais. L’église Saint-Marcel, autrefois Saint-André, est conservée en élévation dans son état roman. C’est l’une des églises majeures du circuit des églises romanes du Brionnais. En revanche, deux chapelles mentionnées au IXe siècle ont disparu, les chapelles Saint-Marcel et Saint-Jean Baptiste.

Iguerande est un nom d'origine gauloise formé deIgue désignant l'eau et Ronde, la frontière(2). L'association de ces deux notions était courante en Gaule pour désigner des localités situées près d'un cours d'eau et marquant la frontière entre des cités. Or, Iguerande est traversé par la Loire, et situé à la frontière des territoires Éduens, Arvernes (à l'ouest) et Ségusiaves (au sud). Des découvertes archéologiques anciennes attestent l'occupation du site dès l'époque gallo-romaine(3).

Saint Marcel, le patron de la paroisse, (en latin, Marcellus) de Tanger, ou Marcel le Centurion, était un centurion de la VIIe Légion, qui naquit et vécut à León (Espagne) durant la seconde moitié du IIIe siècle. C'est un des saints patrons de la ville de Léon, en Espagne. Selon une autre version, il était centurion de la légion stationnée à Tingis, devenu Tanger. Au jour de la fête de l'anniversaire de l'empereur Maximien, il aurait déclaré au moment de lui rendre son culte : « Que maudit soit ce métier qui m'oblige à tuer et m'empêche d'être tout au service du Christ ». Il est considéré comme martyr, ayant été exécuté par décapitation à Tanger, le 30 octobre 298, devant le substitut des préfets du prétoire Aurelius Agricolanus.(3)

Historique

Dans les chartes clunisiennes des IXe et Xe siècles, Iguerande est qualifiée de villa ou d'ager (5). Elle appartient au pagus de Mâcon en 846 (6) et 965 7), au comté de Mâcon en 937 et 938 (8), enfin, elle apparaît au sein du diocèse de Mâcon en 956 (9).

À l'époque carolingienne, une partie des terres est détenue par Charles le Chauve qui les donne à l'un de ses fidèles, Acdebert (10). Dans les sources postérieures apparaissent Anselmus, Acbert et Bernardus Azo (11). Ces personnages orientent leurs donations vers le monastère de Cluny. Peut-être étaient-ils des descendants d’Acdebert.

Aux XIe et XIIe siècles, le terme parrochia remplace celui de villa (12). La paroisse d'lguerande a dû naître de l'association de plusieurs villae ; il n'est pas surprenant que ce soit celle d'lguerande qui soit devenue le chef-lieu de la paroisse puisqu'au IXe siècle au plus tard, elle possédait une église.
Pour la période des XIe et XIIe siècles, Iguerande apparaît dans les textes au travers des nombreuses donations de terres faites au prieuré de Marcigny. Les noms des donateurs témoignent d'une emprise importante des seigneurs de Semur par l'intermédiaire de familles vassales (Méchin, Cheleux, Tory, Flocel).

L'emprise des seigneurs de Semur se maintient au XIIIe siècle, puisqu'en 1279, l'abbé de La Bénisson-Dieu passe un accord avec Jean de Châteauvilain donnant à ce dernier une pleine autorité en la parroche de Yguerande (13). En 1290, Jean de Châteauvilain, cède au prieur de Marcigny tous les droits de justice sur les hommes de Marcigny demeurant à Iguerande, il ne se réserve que le ressort, l'appel et la justice des marchands (14).

Description architecturale

Actuellement, le bourg d'lguerande se situe le long de la départementale 982, mais l'église paroissiale, conservée dans son état roman, indique l'emplacement du bourg primitif. Elle est construite sur une éminence dominant le fleuve à 320 m d'altitude. À vol d'oiseau, 630 m séparent l'église du fleuve.

Depuis la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1980, des érudits et des historiens se sont attachés à décrire l'église, mais sans procéder à une lecture archéologique du bâtiment. Les connaissances sur l'église Saint-André ont pris une dimension nettement plus scientifique au cours de ces dix dernières années, sous l'impulsion des travaux de Matthias Hamann. En 2000, ce dernier publie le premier historique basé sur l'étude des sources textuelles. Il rédige une description complète et analyse la sculpture. Il date les parties orientales de 1100-1120 et la nef de 1120-1130 en se fondant sur l'étude de la sculpture. En 2003, Marcello Angheben focalise son attention sur l'iconographie. En 2006, Christian Sapin propose une nouvelle description de l'édifice enrichie par les résultats de Matthias Hamann (15). Ces chercheurs bénéficient depuis 1991 de plans et coupes de l'église extrêmement précis, dressés à la demande du CEP par les étudiants de la faculté d'architecture de l'université de Gdansk.

En 846, l'église Saint-André (aujourd’hui Saint-Marcel) est une capella (16). Entre 893 et 936, elle apparaît aux côtés de deux autres églises - Saint-Marcel et Saint-Jean - et toutes les trois sont désignées par le terme ecclesia - par exemple « ubi sunt ecclesie tres » (17). En revanche, en 938, Saint­ André est qualifiée de principalis Ecclesia tandis que Saint-Marcel et Saint-Jean sont des capellae (18). Ainsi, Saint-André acquiert dans le courant du Xe siècle un statut supérieur à celui qu'elle avait au siècle précédent ce qui contribue à redéfinir ou à préciser le statut des deux autres églises par rapport à elle.

L'église est orientée. Elle possède une nef à trois vaisseaux de trois travées, un transept peu débordant, une travée de chœur encadrée de bas-côtés, et un chevet à chapelles alignées. L'absidiole sud a été en partie rognée lors de l'adjonction tardive d'une sacristie rectangulaire, de telle sorte que cette absidiole n'est plus visible de l'extérieur. La sacristie existait déjà lors de la visite pastorale de 1725, et elle est précisément décrite dans celle de 1746.

La façade de la nef est épaulée par quatre contreforts. Deux encadrent la travée centrale, en légère saillie. Elle est percée d'un portail dont le linteau est porté par deux colonnes à chapiteaux sculptés. Le portail est surmonté d'un tympan en plein-cintre dont la voussure est portée par deux colonnes. Au-dessus du portail est percée une baie en plein­ cintre à double ébrasement. En 1746, une fois franchi le seuil de la porte, il fallait descendre quatre marches qui n'existent plus aujourd'hui. Le niveau de sol a donc été rehaussé ; de même il fallait descendre cinq marches quand on entrait par la porte du bras sud du transept, dénivelé qui n'apparaît plus actuellement.
Le vaisseau central de la nef présente un seul niveau d'élévation constitué de grandes­ arcades en plein-cintre retombant sur des piles composées formées d'un noyau quadrangulaire flanqué de colonnes engagées. Du côté du vaisseau central, les colonnes montent de fond et reçoivent la retombée des arcs doubleaux à double rouleaux soutenant le berceau plein-cintre qui couvre le vaisseau. Sur la hauteur de l'écoinçon, les colonnes engagées s'appuient contre un dosseret. Dans les bas-côtés, chaque travée est percée d'une baie en plein-cintre, ébrasées vers l'intérieur. Les bas-côtés sont voûtés d'arêtes sur doubleaux.

La croisée du transept est délimitée par quatre arcades en plein-cintre et à double rouleau. Elles sont portées par des piles cruciformes. Les deux piles de l'ouest sont dotées de colonnes engagées sur la face orientale et sur la face portant l'arc triomphal. Les deux piles orientales sont flanquées de colonnes engagées sur toutes leurs faces hormis sur celle donnant dans le croisillon ; par ailleurs, l'arc séparant la croisée de la travée de chœur retombe sur des demi-colonnes engagées portées par des culots. La croisée est couverte d'une coupole sur trompes. À l'est, une baie est percée dans les reins de la coupole.
Les bras du transept sont percés d'une baie haute, en plein-cintre, respectivement dans leur mur nord et sud. Des arcades en plein-cintre séparent les bras du transept des bas-côtés de la nef et des bas-côtés du chœur. Les bras du transept sont couverts en berceaux plein-cintre.

La travée de chœur est encadrée d'arcades en plein-cintre et à double rouleau. Seule l'arcade séparant la travée de chœur de l'abside n'est pas portée par des colonnes engagées. La travée de chœur est voûtée en berceau plein-cintre. Les bas-côtés du chœur sont percés chacun d'une baie en plein-cintre respectivement dans leur mur nord et sud. Ils sont voûtés d'arêtes.

L'abside possède un mur bahut portant une arcature de sept arcs en plein-cintre portés par des colonnettes à chapiteaux sculptés. Elle est éclairée par trois baies, et elle est couverte en cul-de-four.
L'absidiole nord est éclairée par une baie axiale en plein-cintre et voûtée en cul-de-four135. L'absidiole sud devait être identique, mais on a diminué sa profondeur lors de la construction de la sacristie à l'époque moderne.

Le clocher, de plan carré, est édifiée à la croisée du transept. Le premier niveau est percé sur chaque face d'une baie en plein-cintre. Une moulure sépare le premier du second niveau, lequel possède deux baies géminées par face. Les ouvertures sont en plein-cintre et leur retombée s'effectue sur des colonnettes à chapiteaux sculptés. Chaque baie prend place sous une arcade en plein-cintre et à double rouleau. La corniche est portée par des modillons.

 En conclusion

Le cas d'lguerande est particulièrement intéressant parce qu'il est bien documenté, tant par des sources textuelles et iconographiques que par la conservation de l'église Saint-Marcel. Il met en lumière le glissement progressif d'une nébuleuse de lieux de culte détenus par de riches laïcs vers un maillage paroissial raisonné. En outre, il lève le voile sur la gestion d'une obédience clunisienne et sur la probable cohabitation des fidèles et de quelques moines au sein de l'église paroissiale.

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  • Niche
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  • PortailPrincipal
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  • VoutementDeLaNef
  • VoutementDeLaTraveeDroiteDuChoeur
  • VueDuClocher
  • VueSurLeChoeur 2
  • VueSurLeChoeur

Plans architecturaux

  • CoupeLongitudinale
  • FacadeEst
  • FacadeNord
  • FacadeOuestEtCoupeTransversale
  • PlanAuSol

Décor & mobilier

La dernière restauration de l’église d’Iguerande a entraîné la disparition du mobilier traditionnel. Il ne reste qu’une Vierge à l’Enfant dans l’absidiole de droite. Une série de cinq vitraux, très colorés, représentent, dans le style Saint Sulpice : l’Apparition du Sacré-Cœur à Sainte-Marguerite-Marie, la Vierge Marie, et le curé de la paroisse (de 1874 à 1899) représenté en Bon Pasteur ; deux vitraux de facture plus moderne figurent la Sainte Famille et le Christ dans son Ascension. Sous les deux premières arcades de l’abside, on peut observer deux peintures murales assez effacées représentant les apôtres Pierre et Paul.

Le décor sculpté

À Iguerande, la présence de deux ateliers distincts, l'un pour les parties orientales et l'autre pour la nef, est une évidence. Si le principe des paires symétriques de chapiteaux est appliqué dans l'abside et la travée de chœur, il est abandonné dans le transept. Pour les 20 chapiteaux qu'il sculpte, l'atelier Iguerande-Est retient 5 compositions : la couronne de feuilles dentelées, la couronne de feuilles lisses de la pointe desquelles pend une grande feuille dentelée, les têtes crachant des feuillages, les lions affrontés et les aigles. Les ressemblances avec les chapiteaux de Saint-Martin-du-Lac invite à les attribuer au même atelier. Dans la nef d'lguerande, ce ne sont plus les chapiteaux à feuilles dentelées qui dominent, mais ceux à feuilles lisses et il y a aussi un chapiteau à feuille d'acanthe. Les chapiteaux portant des lions, des aigles ou des têtes crachant des feuillages ne sont plus utilisés. Seuls deux chapiteaux portent des personnages, mais nous doutons de leur authenticité ; en particulier, celui du cyclope et du singe musiciens présente des feuilles qui ne s'apparentent à aucune autre corbeille végétale de l'église. Nous voudrions ajouter que certains chapiteaux de ce groupe présentent des points communs avec ceux de Cluny.Les références à Cluny corroborent l'hypothèse de Matthias Hamann suivant laquelle l'intervention d'un même atelier à Saint-Nicolas de Marcigny, Varenne-l'Arconce et Iguerande s'expliquerait par leur appartenance au prieuré clunisien de Marcigny.

  • AutelMajeur
  • SaintJoseph 1
  • SaintJoseph 2
  • SaintPaulFresque
  • SaintPierreFresque
  • ViergeALEnfant
  • VitrailADecorGeometrique 1
  • VitrailADecorGeometrique 2
  • VitrailHistorie 1
  • VitrailHistorie 2
  • VitrailHistorie 3
  • VitrailHistorie 5
  • VitrailHistorie 6

Etat, rénovation, classement

2e ¼ du XVIIIe siècle : renfort du mur gouttereau sud

Le procès-verbal de visite pastorale de 1725 recommande la restauration du couvrement du bas-côté sud : « Il n'y a d'autres réparations à faire dans ladite église que de rétablir le collatéral [vieille] du côté de midi où il y a des fentes dans la voûte d'iceluy depuis la [ ?] jusqu'au fond, lequel indique une ruine prochaine et totale dudit collatéral et qui par sa chute pourrait entraîner celle de toute l'église». Le procès-verbal de 1746 indique : « Visite faite de l'extérieur, les murs nous ont paru en bon état, surtout du côté du midi, à l'aide des talus et grandes augives en pierre de taille ». Il semblerait donc qu'entre 1725 et 1746, on ait répondu aux désordres observés dans le bas-côté sud en renforçant le contrebutement du mur gouttereau, par l'adjonction de « talus et grandes augives en pierre de taille ». Aujourd'hui, ces renforts sont toujours visibles : le mur sud est taluté, et les contreforts, bien plus massifs que ceux du nord, indiquent leur remaniement tardif (ce sont sans doute ces contreforts que le rédacteur du procès-verbal nomme les « grandes augives en pierre de taille »). Contrairement à nous, Jean Virey, le frère Maxime Dubois, Denis Grivot et Gabriel Bachelet datent l'ajout du talus et le renforcement des contreforts du début du XIXe siècle(19). Pour Gabriel Bachelet, ces travaux résultent des dégâts causés par la Révolution. Pour Jean Virey et Denis Grivot, ils sont la conséquence de l'agrandissement du cimetière; citons Jean Virey: à l'extérieur, le mur sud « présente l'ouverture de trois fenêtres en plein­ cintre qui ont probablement été agrandies; entre ces fenêtres sont d'énormes contreforts [...] qui n'étaient pas primitivement d'une section aussi considérable [...]; le renforcement a été opéré en même temps qu'on talutait le pied du mur jusqu'à une certaine hauteur, par mesure de précaution, au commencement de ce siècle, parce que dans le cimetière qui entoure l'église, on avait creusé jusqu'au pied du mur du collatéral des fosses profondes, et qu'on avait fini par redouter un effondrement».

Vers 1746 : possibles travaux (façade et contreforts)

Le procès-verbal de 1746 conseille de nouvelles réparations : « La pierre qui sert de couverture à la grande porte est fendue et le devant de l'église aurait besoin d'être griffé avec du ciment pour la garantir des injures de l'air qui calcine les pierres ; le bas des augives en soir et bise ont besoin de menues réparations qui négligées en causeraient de plus grandes ».

Vers 1840 : restaurations

En 1894, Joseph Déchelette écrit : « Cette église a été réparée vers 1840. Les travaux de restauration ont été habilement conduits ; le style du monument n'a pas subi d'altération et c'est à peine si quelques profils néo-grecs apparaissent parfois dans certaines moulures ».

Nous ne possédons aucune source concernant ces travaux.

1913 : classement au titre des Monuments historiques.

1930 : restauration du mur gouttereau sud

En 1930, l'entrepreneur Antoine Verchère procède à la « restauration extérieure du mur et contreforts de la nef », côté sud(20). Dans le rapport rédigé par l'architecte Millet, il est écrit :

« Le côté de l'église est très exposé à la pluie. Les joints de cette façade sont à refaire. Les contreforts en pierre de taille sont en très mauvais état. L'écoulement des eaux n'est pas assuré à la base des murs et ceux-ci sont mouillés ». En 1935, Jean Virey évoque peut-être ces travaux lorsqu'il écrit : « On s'est contenté, lors des dernières réparations, de jeter du mortier dans les interstices des pierres : c'est ce qui donne à l'extérieur l'aspect d'une construction neuve ».

1931 : réparation de la couverture du clocher

Les architectes Paul Gélis et Louis Authelain confient à l'entrepreneur Antoine Verchère la réparation de la couverture du clocher pour un montant de 14 325,67 F(21). La série de prix mentionne l'enlèvement de tuiles creuses et la pose de nouvelles tuiles identiques scellées au mortier de ciment sur dalle en béton armé.

1941 : consolidation de la façade

Le 19/11/1941, l'architecte Paul Gélis propose un devis pour la « consolidation de la façade principale, la construction de caniveaux et la réparation des façades »(22). Le devis est approuvé le 10/01/1942, et les travaux achevés en 1944. Les coupes dressées par l'architecte montrent qu'il fit mettre en place un chaînage en béton armé au-dessus des voûtes des bas-côtés et une semelle en béton sous les fondations de la façade ouest.

Travaux de 1949-1961

L'architecte Maurice Berry fait installer des étais dans la deuxième travée de la nef(23). Il avait rédigé un premier rapport en janvier 1949 au sujet de l'ébranlement des structures de l’église ; ébranlement causé par la sécheresse qui avait entraîné une rétractation du terrain glaiseux et un mouvement en sous-sol (travaux estimés à 200 000 F(24)). Maurice Berry avait rédigé un nouveau rapport en décembre 1949, expliquant que l'église menaçait de s'écrouler si on n'étayait pas les voûtes (montant du nouveau devis : 283 273F. « Nous avons constaté surtout sur les deux piles nord et sur le mur du bas-côté une fissure horizontale, indiquant nettement un enfoncement des piles. Il s'en était suivi des désordres dans les arcs doubleaux »(25)). L'État avait finalement ouvert un crédit de 200 000 F.

En 1953, l'architecte présente un projet de restauration(26). Il explique que s'il ne l'a pas fait plus tôt, c'est parce qu'il désirait observer l'évolution des fissures. Il propose de placer une semelle en béton sous les quatre premières piles de la nef, de poser une longrine en béton armé sur le mur gouttereau du bas-côté nord, et de prolonger au-dessus des voûtes du même bas-côté le chaînage en béton armé qui avait été établi lors de la consolidation de la façade dans les années 1940, par Paul Gélis. Cette reprise de la nef en sous-œuvre est conduite entre 1953 et 1961(27).

1972 : restaurations

Anne-Marie Oursel rédige une fiche de pré-inventaire en 1972, et elle écrit que l'église est en cours de restauration.

1976-1980 : voûte, couverture et maçonnerie extérieure

En 1976, les étais installés par l'architecte Maurice Berry sont toujours en place et l'architecte Michel Jantzen souhaite procéder à la restauration des voûtes afin de les supprimer. Il fournit des plans et devis : il s'agit de restaurer les couvertures et de reprendre les voûtes dans la deuxième travée du vaisseau central, dans la première travée du bas-côté sud, et dans les deux premières travées du bas-côté nord(28). Ces voûtes doivent être démontées jusqu'à leur appui, et reconstruites dans le même matériau. Les travaux commencent en février 1977.

Un article du journal Le Progrès du 8 juillet 1978, communique des informations sur le contenu des travaux(29) :

  • Voûte/ charpente/ couverture : « Les travaux ont débuté par la consolidation de la voûte et la réfection de la toiture. Un chaînage noyé dans le béton et encastré dans le mur de la voûte relie entre elles les fermes, elles-mêmes en béton armé. C'est sur ces fermes en béton que viennent reposer les pannes en chêne. La charpente a pratiquement été complètement remplacée à l'occasion de cette réfection, elle est en chêne, la panne faîtière a été surélevée ce qui a donné plus de pente à la toiture. Cet état de fait a nécessité le maintien des tuiles par des crochets en laiton, qui ont été entièrement effectués à la main sur place. La charpente est recouverte d'une toile goudronnée sur laquelle reposent les tuiles sur liteaux. Les tuiles sont toutes des tuiles de récupération, ce qui permet de conserver un cachet ancien à l’église ».

  • murs gouttereaux (extérieur) : injections de ciment. « Tout le tour de l'église sauf sur la façade et le chevet, les pierres en mauvais état ont été remplacées ». On possède un devis de Michel Jantzen pour la restauration des maçonneries extérieures du transept et du clocher(30).

  • Contreforts : injections de ciment. « Les pierres en mauvais état remplacées. Un contrefort nord-ouest a dû être refait aux trois quarts ainsi que les bases des contreforts nord ».

  • Clocher « remis en état dans sa toiture, ses corniches et les colonnes de ses doubles fenêtres ».

  • Tour de l'horloge/ transept : on voit cette tour sur la carte postale ancienne conservée aux ADSL- SFi 238(31), elle s'élève à l'extrémité nord du bras nord du transept. « La tour de l'horloge s'avérant inutile et ayant été rapportée a dû être démontée, ce qui a nécessité la couverture de l'aile gauche du transept et la réfection du pignon nord-ouest ».

Dans l'article d'un journal de 1977, il est écrit : « D'importants travaux ont lieu depuis plusieurs mois en l'église romane d'lguerande. Dans le cadre de ces travaux des fouilles ont été réalisées à l'extérieur et à l'intérieur. Curé et instituteurs[...] en cherchant un tunnel qui relierait l'église à d'autres points, ont découvert une crypte sous l'église contenant des cercueils en bon état et des squelettes »(32).

Dans un rapport de janvier 1978, l'architecte Michel Jantzen écrit : « Le déroulement des travaux a fait découvrir un certain nombre d'anomalies internes inhérentes à un édifice très restauré et probablement modifié tout au moins pour les ouvertures latérales, dans le courant du XIXe siècle. D'importantes cavités existaient à l'intérieur des murs de la nef et des contreforts. Ces désordres imprévisibles sont apparus au moment du remaillage de certaines fissures »(33).

C'est au cours de ces travaux que fut débouchée la baie de l'absidiole nord.

1977-1978 : peintures intérieures

Si nous suivons Denis Grivot et Gabriel Bachelet, des contemporains des travaux, c'est également en 1977-1978 que furent retirées les peintures modernes qui décoraient l'église(34). Gabriel Bachelet indique que ces peintures dataient de la fin du XIXe siècle. Elles sont visibles sur des photographies anciennes, et Anne-Marie Oursel les décrit(35) : « Au cul­ de-four, Christ dans une mandorle servi par deux anges ; travée droite de chœur, décor géométrique et floral ; dans les trompes, les quatre évangélistes et leurs symboles ; décor de rinceaux, de fleurs et d'oiseaux dans des médaillons circulaires, aux arcades en plein cintrede communication de la nef et des bas-côtés ; la plupart des chapiteaux sont rehaussés de peinture ».

À la place de ces peintures, l'architecte Jantzen a opté pour « une restauration discrète et colorée », selon les termes de Denis Grivot. Gabriel Bachelet parle de « la remise en état de l'enduit, la mise à nu de la pierre des chapiteaux et l'enlèvement des statues ».

2015 : restauration des façades extérieures(36)

Le maître d'ouvrage est la commune, et le maître d'œuvre est Frédéric Didier. Les travaux concernent le remplacement des blocs dégradés par le ruissellement, la réfection des joints de toutes les façades, la pose de gouttières, et la restauration des modillons des absides.

Iconographie ancienne

  • BasCotes 1
  • BasCotes 2
  • Chapelle
  • ChapiteauSculpte 1
  • ChapiteauSculpte 2
  • ChapiteauSculpte
  • LaNef
  • LeChoeur
  • VitrailDeLaViergeMarie
  • VitrailDuBonPasteur

Plans cadastraux

  • CadastreAncien
  • CadastreModerne

Patrimoine local

Le château du Troncy

A 1000 m au sud-est d'Iguerande, sur la pointe d'un éperon dominant la Loire. Il reste aujourd'hui un petit mur, de 3 m de long sur 2 de haut, sur lequel s'appuie un cabanon de brique. Au début du XXe s. F. Ginet-Donati en donnait la description suivante : « Près du bourg d’Iguerande, sur l’une des collines qui dominent la vallée de la Loire, s’élèvent les ruines du château du Tronchy. Les habitants les désignent sous le nom de « la muraille ». Il reste un haut pan de murs percé d’une ouverture plein cintre, à la hauteur du premier étage. Ces murs en petit appareil, ont une très grande épaisseur, aux pieds la plupart des matériaux de construction gisent abandonnés.

  • ChateauDuTroncyRuines
  • RuinesDuTroncy

Visites

L’église est d’ordinaire ouverte, et donc libre de visite.
Pour plus de renseignements, contacter la mairie.
36 Grande Rue 71340 Iguerande / Tél : 03 85 84 07 14
Courriel : mairie.iguerande@wanadoo.fr

L’église est à priori accessible aux personnes à mobilité réduite.

Sources

- 846 Charles le Chauve donne à l'un de ses fidèles, Acdebert, un manse avec une chapelle Saint-André (« [...] sitas in pago Matisconensi, in villa que dicitur Vuiranda, mansum unum cum capella in honori sancti Andree »). Dans le titre de la charte, l'église est simplement qualifiée d’ecclesia : « Praeceptum Karoli regis, quo fideli suo Acdeberto mansum cum ecclesia in honore sancti Andreae in villa Vuiranda concedit ».Source : Cluny 11 Biblio : CHARMASSE 1909, p. 93 ; CHIZELLE 1992, p. 19 ; HAMANN 2000 a ; BEAUMONT 2012, t. 1, p. 247.

Remarque 1 : la charte est datée des environs de 867 par les éditeurs du cartulaire, et de 846 par les autres auteurs.

Remarque 2 : on peut se demander pourquoi tous les auteurs ont écrit que le roi donnait ces biens au comte de Mâcon Guérin, alors que celui-ci n'est même pas mentionné dans la charte.

Remarque 3 : cette charte a dû intégrer le cartulaire de Cluny lorsque l'abbaye est entrée en possession de l'église(37)

Remarque 4 : nous proposons une traduction de la charte à la fin de cette notice.

- 893 Les époux Anselmus et Ava vendent à Madalberto et à sa femme Hélène divers biens dont trois églises : la première dédiée à Dieu et saint André, la seconde à saint Jean, la troisième à saint Marcel. Dans l'acte, les indications de lieu sont confuses et on relève des erreurs de syntaxe. Dès lors, on peut émettre l'hypothèse que le scribe s'est servi d'un formulaire qu'il comprenait mal, ce qui entraîne une difficulté à discerner les informations et les biens propres à cette transaction, des données qui émanent d'un discours-type des chancelleries de l'époque. Source : Cluny 51 Biblio : CHARMASSE 1909, p. 94 ; CHAUME 1925, p. 1098 ; BARTHELEMY, BRUAND 2004, p. 115-117 ; BRUAND 2009, p. 184-185 : « Il s'agit d'une vente importante puisque les acheteurs, Madalbert et son épouse Hélène, versent 800 sous à Anselme et son épouse Eve ; en contrepartie, ils acquièrent de nombreux biens, un courtil avec un manse domanial et trois églises réparties sur les deux côtés de la Loire, à Iguerande dans le hameau de Saint-Marcel et dans le hameau des Champs sur la rive opposée du fleuve. Cette charte s'est retrouvée dans les chartriers de Cluny parce qu'un des descendants de Madalbert a racheté la part des autres héritiers et donné ces biens à l'abbaye en 938 (Cluny 486). La formule de description de ces biens à l'abbaye est très intéressante car elle présente à la fois l'allure d'un grand domaine tout en montrant les limites. Les églises et le manse domanial sont cédés avec les manses et leur équipement, le personnel servile qui y réside, les terres, vignes, chais, prés, moulins et bois ainsi que les dîmes, mais cette impression d'homogénéité est démentie par la fin de la description qui rappelle que dans le lot on trouve aussi bien des alleux de l'ancien propriétaire que des acquêts; c'est l'aveu d'une mobilité foncière qui peut exister à l'intérieur d'un ensemble à première vue domanial et rien ne dit qu'Anselme ou son successeur Madalbert aient réalisé sur place le modèle idéal en prenant le contrôle de toutes les tenures. L'existence d'alleux ou d'autres détenteurs de droits divers demeure possible et ce n'est pas sur l'acte de vente entre les deux parties qu'il faut compter pour nous en informer » ; BEAUMONT 2012, t. 1, p. 247-248 suppose que Madalbert pourrait être un parent du Madalbert qui en 955 donne à l'abbaye de Cluny la villa de Vindecy avec sa chapelle.

Remarque : nous proposons une traduction de la charte à la fin de cette notice.

 

- 936 Acbert et ses fils donnent à Bernardus Azo (qui est un de leurs parents, peut-être le frère d'Acbert) une église dédiée à Saint-André et Saint-Marcel située à Iguerande (« Sunt autem ipsas res site in comitatu Matisconense, et vocatur Evaranda. Hoc est ecclesia in onore sancti Andree apostoli et sancti Marcelli ») à la condition que Bernardus donne ce bien à l'abbaye de Cluny. Source : Cluny 471. Biblio : VALOUS 1923 ; BEAUMONT 2012, t. 1, p. 249

Remarque : nous sommes surpris de constater qu'il n'y a plus qu'une église et qu'elle est placée sous le double vocable d'André et Marcel ; cependant la situation se rétablit dans la charte 486 qui est exactement contemporaine de celle-ci.

Remarque : nous proposons une traduction de la charte à la fin de cette notice.

 - 936 Cette charte fonctionne avec la précédente. Elle a été rédigée le même mois, peut­ être le même jour. Bernard us Azo reconnaît avoir reçu d' Acbert et ses fils des biens qu'il donne à Cluny. Tandis que seule l'église Saint-André-et-Saint-Marcel était citée dans Cluny 471, on retrouve ici les trois églises Saint-André, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Marcel : « Sunt autem ipse res site in comitatu Matisconense, juxta fluvium Lierim, locus qui dicitur Evuiranda, ubi sunt ecclesie tres, quorum prima in honore beati Andree apostoli constructa, alia sancti Johannis Babtiste, tercia sancti Marcelli ». La donation concerne tout ce qui va avec les églises et leur appartient à savoir les dîmes et différentes terres. En échange, Bernardus, Acbert et ses fils reçoivent 50 sous des moines de Cluny. Source : Cluny 486 Biblio : CHARMASSE 1909, p. 94 ; CHAUME 1936 date cette charte de 944. Remarque : nous proposons une traduction de la charte à la fin de cette notice.

- 938 L'évêque de Mâcon Maimbodus donne en précaire à Acbert et à son épouse Agia une église et deux chapelles situées dans la villa Scociaco(38) : « Est autem principalis aecclesia in honore beati Andree apostoli dicata, cum cape/lis duabus sibi adherentibus, quorum una est in honore sancti Johannis, altera sancti Marcelli ». Les églises sont situées dans le finage (fundus) de la propriété d'Acbert, homme de très haute noblesse. Les églises lui sont remises, ainsi qu'à sa femme et son fils, le temps de son vivant. Il les possède avec les biens et dîmes qui y sont attachés. La charte précise qu'il revient à l'évêque de nommer un prêtre. Source : Cluny 493 datée par l’éditeur : juin 938-939. Biblio : RAMEAU s.d., p. 120 ; CHARMASSE 1909, p. 94 ; CHAUME 1925, p. 1118 ; BEAUMONT 2012, t. 1, p. 249.

Remarque 1 : il est précisé qu'Acbert tient ses biens de son père. Acbert est le même personnage que celui de Cluny 471, soit le fils de ce dernier.

Remarque 2 : nous proposons une traduction de la charte à la fin de cette notice.

- 956 L'évêque de Mâcon Maimbodus donne au monastère de Cluny les dîmes de l'église Saint-André d'lguerande : « [...] decimas videlicet duarum ecclesiarum quorum una in honore beati Andree apostoli est dicata, in Evranda villa sita ». Source : Cluny 1000. Biblio : RAMEAU s.d., p. 120 ; CHARMASSE 1909, p. 94 ; CHAUME 1925, p. 1134.

- 996 Iguerande est cité dans le privilège que Grégoire V accorde à Cluny entre 996 et 999 : « Eguirandam quoque Curtem cum Ecclesia Sancti Andreae Apostoli, et cum aliis Ecclesiis et omnibus suis appendiciis ». Source : Bull. Clun p. 10 Biblio :CHAUME 1925, p. 1157 ;FOURNIAL 1942, p. 17.

- v.1040 Geoffroy Il de Semur et son frère Damas abandonnent leurs droits sur la villa d'lguerande à l'abbaye de Cluny afin que les moines célèbrent chaque année une messe à la date anniversaire de la mort de leur père Damas Ier. Source : Cluny 2940 Biblio : WOLLASCH 1980 et 1990

Remarque : la charte est passée sous l'abbatiat d'Odilon donc avant 1049.

- 1055 Privilège de Victor Il qui confirme au monastère de Cluny la possession de « Eguirandam quoque Curtem cum Ecclesia Sancti Andreae Apostoli, et cum aliis Ecclesiis et omnibus suis appendiciis ». Source : Bull. Clun p. 13 Biblio : FOURNIAL 1942, p. 17

- 1058 Privilège d'Étienne IX qui confirme au monastère de Cluny la possession de « Eguirandam quoque Curtem cum Ecc/esia Sancti Andreae Apostoli, et cum aliis Ecclesiis et omnibus suis appendiciis ». Source : Bull. Clun p. 15 Biblio : FOURNIAL 1942, p. 17

- 1075 Privilège de Grégoire VII qui confirme au monastère de Cluny la possession de « Eguirandam quoque Curtem cum Ecclesia Sancti Andreae Apostoli, et cum aliis Ecclesiis et omnibus suis appendiciis ». Source : Bull. Clun p. 18 Biblio : FOURNIAL 1942, p. 17

- XIe Deux chartes du cartulaire de Marcigny mentionnent des terres données au prieuré et situées dans la paroisse d’lguerande : « in parrochia de Ygaranda » (Marcigny 32), « en la parroisse d'Eygrande » (Marcigny 70). Ces chartes sont datées de la 2e ½ du XIe siècle, il n'est donc pas surprenant que le terme de paroisse ait remplacé celui de villa. On peut se demander laquelle des trois églises mentionnées en 938 faisait office d'église paroissiale : nous supposons qu'il s'agit de Saint-André car c'est l'église la plus ancienne, la plus fréquemment citée et celle dont l'évêque remet les dîmes en 956, enfin elle est qualifiée d’« église principale » dans la charte de 938. Sources : Marcigny 32 (1094) et 70 (1055-1096). Biblio : HAMANN 2000 a mentionné la charte 32.

- 1100 L'abbé Hugues de Semur confie au prieur de Marcigny Seguin (qui est aussi chambrier de Cluny) la gestion des revenus de l'obédience d'lguerande (obedientiam de /garanda). Rappelons que ces revenus servent à la célébration d'une messe à la date anniversaire de la mort du père d'Hugues (Cluny 2940). Sources : Cluny 3742. La charte 157 du cartulaire de Marcigny dont nous ne possédons plus que le titre rapportait peut-être le même fait. Biblio : c'est à Maria Hillebrandt que l'on doit cette lecture de la charte 3742 (HILLEBRANDT 1990, p. 208-209, voir aussi WOLLASCH 1990, p. 82). Auparavant, cette charte avait systématiquement été mal interprétée(39).

Remarque : notons l'apparition du terme obédience pour qualifier Iguerande. Une obédience est un ensemble de terres gérées par des moines. Cela ne veut pas dire qu'il y a un prieuré et des bâtiments monastiques. On peut éventuellement supposer qu'à partir de 1100, deux ou trois moines de Marcigny résidaient à Iguerande pour contrôler l'exploitation et s'assurer qu'elle produisait suffisamment de revenus pour célébrer convenablement l'anniversaire de Damas. Ces moines n'avaient besoin que d'un bâtiment pour leurs activités quotidiennes, et ils devaient partager l'église paroissiale avec les fidèles. François Jal défend cette hypothèse(40). Il convient doncd'être très prudent avec l'usage fréquent dans l'historiographie de l'appellation « prieuré d'lguerande ».

 

- 1120 Le pape Calixte Il confirme au prieuré de Marcigny la possession de la villa d'lguerande, de l'église Saint-André et de la chapelle Saint-Marcel : « ln episcopatu vero Matisconensi, vil/am Yguaranda et ecclesiam sancti Andreae cum capella sancti Marcelli, cum omnibus appendiciis suis». Source : Marcigny 270 Biblio : HAMANN 2000 a.

Remarque 1 : cet acte confirme en quelque sorte la charte précédente : c'est bien le prieur de Marcigny qui est à présent chargé de la gestion d'lguerande.

Remarque 2 : à noter, l'emploi du terme ecclesia pour Saint-André et capella pour Saint-Marcel qui valide notre hypothèse selon laquelle Saint-André est l'église. Soulignons l'absence de l'église Saint-Jean-Baptiste mentionnée en 938.

- XIIe Après 1120, les églises ne sont plus citées dans les textes du XIIe siècle, en revanche on trouve deux mentions de la paroisse pour localiser des terres données à Marcigny. Sources : Marcigny 202 (après 1130), 228 (1123-1130).

- 1266 Mention de l'église comme lieu de perception des redevances en nature dues au seigneur de Semur annuellement (ad ecclesias de Aygueranda et de Baugiaco aportare tenentur). Source : Cluny 5117

- XIVe La Curatus de Ygarande est mentionnée dans un compte du XIVe établi pour le prélèvement de la dîme. Elle appartient au diocèse de Mâcon, archiprêtré de Beaujeu. Source : Compte du XIVe s.

- XVe L’ecclesia Yguerande est citée dans un pouillé. Elle est toujours sous le patronage de la prieure de Marcigny. Il s'agit probablement de l'église paroissiale Saint-André.Source : Pouillé antérieur à 1412

- 1513 L'ecclesia d'lguerande est citée dans un pouillé. Elle est à la présentation de la prieure de Marcigny. Il s'agit probablement de l'église paroissiale Saint-André. Source : Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, pouillé de 1513, p. CCLXXIV.

- 1672 Visite pastorale de l'église Saint-André d'lguerande, sous l'épiscopat de Michel Colbert de Saint-Pouange. Source : ADSL-4G 6 Biblio : RAMEAU s.d., p. 120

- 1705 Visite pastorale par !'archiprêtre de Charlieu de l'église Saint-André et de la chapelle Saint-Marcel. Source : ADSL- G 77 Biblio : RAMEAU s.d., p. 121

- 1725 Visite pastorale de l'église paroissiale de Saint-André par l'archiprêtre de Charlieu. Source : ADSL- G 369, f0 13

- 1746 Visite pastorale par l'évêque de Mâcon de l'église paroissiale Saint-André-et-Saint­ Marcel et de la chapelle rurale de Saint-Marcel. Source publiée : DECHELETTE (éd.) 1898-1902, t. IV, p. 595-606, t. V, p. 439-461 Biblio : RAMEAU s.d., vers p. 121 ; Fiche de pré-inventaire 1972 (ADSL- 5Fi 238}.

- 1747 Dans deux atlas de la terre et seigneurie de la prévôté d'lguerande dressés pour le prieuré de Marcigny sont mentionnés, d'une part, l'église paroissiale Saint-André et son cimetière situés dans le bourg et, d'autre part, la chapelle et le cimetière de Saint-Marcel sis dans le quartier du même nom, à l'est du bourg. Sources : ADSL. Atlas H 1679 daté de 1747 (carte 1} et atlas H 1675 daté du XVIIIe siècle (cartes 1 et 10).

- 1757 Réponse donnée par le curé lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini. Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.), 2010, p. 181-182 ; voir aussi la carte de Cassini sur laquelle sont représentées l'église Saint-André et la chapelle Saint-Marcel.

- 1790 À la Révolution, l'église Saint-André intègre le nouveau diocèse Rhône-et-Loire. Avant cette date, elle faisait partie de l'archiprêtré de Charlieu né du démembrement de celui de Beaujeu. Le patron temporel est le prieur de Marcigny. Source : Paroisses ajoutées au diocèse en 1790

- 1825 Représentation de l'église Saint-André sur le cadastre. Source : ADSL- Cadastre napoléonien, section C2, n° 727

- XIXe À la fin du XIXe siècle, le frère Maxime Dubois a photographié l'église Saint-André. Source : ADL- 8 Fi 143 et 153

Notes

1 : L’ensemble du texte sur l’église d’Iguerande (historique et description architecturale) a été rédigé en reprenant la notice de : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 2, Corpus, p. 45-86, 2015.

2 : TAVERDET, Gérard, Noms de lieux de Bourgogne, éditions Bonneton, Paris, 1994, p. 39. ROSSI 2010, p. 379-381.

3 : REBOURG 1993-1994.

4 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_le_Centurion

5 : Emploi du terme villa : Cluny 11 (846), 486 (938), 1000 (956), 1077 (959-992). Signalons aussi l'emploi du terme villa dans des chartes du x1• s. (Cluny 2940 vers 1040) et du x11• s. (Marcigny 270 en 1120). Dans la charte Cluny 493 (938-939), Iguerande est appelée villa Scociaco. Emploi du terme ager : Cluny 1192 (965-966) : Adilis donne à Cluny des biens situés dans la villa Escutiaco qui se trouve in agro Evuirandensi. Chaume 1925, p. 1118 cite cette source.

6: Cluny 11.

7: Cluny 1192 : « in agro Evuirandensi » [...] « in pago Matisconensi ».

8 : Cluny 471 et 486.

9 : Cluny 1000 : dans cette charte, le diocèse n'est pas explicitement mentionné mais le donateur est l'évêque de Mâcon.

10 : Cluny 11.

11 : Cluny 471 et 486.

12 : Emploi du terme paroisse : Marcigny 32 (1094), 70 (1055-1096), 202 (après 1130), 228 (1123-1130); Forez 212 et 213 (1279).

13 : Forez 212 et 213.

14 : Titres de la maison ducale de Bourbon, n° 828, février 1290.

15 : SAPIN 2006, p. 130, 152-156.

16 : Cluny 11.

17: Cluny 486. Idem dans Cluny 51.

18 : Cluny 493.

19 : VIREY 1892 et 1935 ; DUBOIS 1904 ; GRIVOT s.d. ; BACHELET 1979.

20 :ADSL - 1T 269 ; MAP - 81/71/28. Travaux effectués sous le contrôle de l'architecte Gélis. Devis dressé le 10/08/1929. Marché de 28 358,43 F. passé avec A. Verchère le 14/08/1930. Voir aussi DURIX C. 1993, p. 69.

21 : ADSL- 1T 269 ; MAP - 81/71/28 ; voir aussi DURIX C. 1993, p. 70.

22 : MAP - 81/71/28 ; DURIX C. 1993, p. 70-71.

23 : Photographies de la nef en 1950 et en 1976 avec les étais dans DRAC Bourgogne - CRMH - Dossier de protection ; photographies de la nef juste avant la pose des étais dans MAP - 81/71/28

24 : DURIX C.1993, p. 71.

25 : MAP - 81/71/28.

26 : MAP - 81/71/28.

27 : ADCO-1266 W 117; MAP - 2001/11/34.

28 : DRAC Bourgogne - CRMH - Dossier de protection ; MAP - 81/71/28 : contient notamment des photos prises par Jantzen en 1976-77, avant la restauration ; MAP - 2001/11/34.

29 : Cet article est consultable aux ADSL - 5Fi 238. Entrepreneur : M. Tue de Figeac ; chantier dirigé par M. Lafaye ; architectes : M.Jantzen et M.Lenormand. Montant des travaux : 100 millions d'anciens francs, financés par l'État, le département et la commune. Voir aussi Durix C., p. 71-72 ; ADCO - 1266 W 117 et 1252 W 559.

30 : DRAC Bourgogne - CRMH - Dossier de protection.

31 : La tour de l'horloge est également visible sur une photo prise par Michel Jantzen en 1976 (DRAC Bourgogne-CRMH - Dossier de protection).

32 : ADSL- SFi 238.

33 : DRAC Bourgogne - CRMH - Dossier de protection.

34 : GRIVOT s.d. ; BACHELET 1979.

35 : ADSL - 5Fi 238 ; voir la photographie prise par le frère Maxime Dubois à la fin du x1x• siècle : ADL - 8 Fi 153 (cote numérisée : 417).

36 : Informations recueillies sur le terrain pendant le chantier, en février 2015.

37 : Barbara Rosenwein a évoqué cette question des actes de donations entre laïcs qui intègrent dans un second temps les cartulaires monastiques lors du colloque Cluny. Le monachisme et la société au premier âge féodal, tenu à Romainmôtier en 2010.

38 :On trouve déjà ce terme pour désigner Iguerande dans la charte Cluny 51 : villa Scuciago.

39 : S'inspirant des écrits de Courtépée, de nombreux auteurs pensaient que cette charte, qu'ils dataient de 1088, traitait d'un échange passé entre Cluny et Marcigny, Cluny donnant à Marcigny ses possessions à Berzé-la-Ville et recevant en échange l'obédience d'lguerande (VIREY 1892 ; J. Déchelette, « L'église d'lguerande », dans THIOLLIER 1894 ; DUBOIS 1904 ; GRIVOT s.d. et GRIVOT 1999).

40 : JAL F. 1997, p. 69 : « Iguerande fut une obédience dépendant de Marcigny. Cette bourgade, sans posséder de prieuré, était administrée par 2 ou 3 moines de Marcigny ».