Eglise Saint-Martin
Adresse | Le Bourg, 71110 Vindecy | |
Teritoire | Le Charolais Brionnais | |
Coordonnées géographique | 4.01011, 46.3524 | |
Paroisse de rattachement | Paroisse Saint-Hugues-en-Brionnais-Bords-de-Loire | |
Protection Monuments historiques | En Partie |
Présentation
L'église Saint-Martin est située dans la commune de Vindecy, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Administrativement, la commune de Bourg-le-Comte fait partie du canton de Paray-le-Monial et de la Communauté de communes de Marcigny. L’église paroissiale a conservé sa nef romane, mais les murs ont été fortement remaniés. Par ailleurs, une chapelle Saint-Nazaire, mentionnée au Xe siècle, ne reparaît plus dans les sources ultérieures. Son emplacement est inconnu et elle n’a fait l’objet d’aucune étude.
Du point de vue étymologique, le nom de Vindecy provient peut-être de la racine gauloise « Vindo » (blanc), on ignore si ce village est ainsi nommé à cause de la couleur claire de ses eaux, ou à partir de « Vindonissa », déesse gauloise de la fertilité. Les toponymes « Vendenesse » semblent avoir la même origine (2).
Saint Martin, le patron de la paroisse, a été le saint le plus vénéré en France pendant tout le Moyen-âge et le début de la période Moderne. Ses premiers biographes, Sulpice Sévère et Grégoire de Tours, ont beaucoup contribué à sa popularité en ajoutant de nombreux épisodes à sa vie. Aujourd’hui encore, en France, plus de 500 communes et près de 4000 paroisses portent son nom. Né en Pannonie (la Hongrie actuelle), Martin fut d’abord soldat dans l’armée romaine. Après sa conversion, il se fit moine et fonda le célèbre monastère de Ligugé, en Poitou, et, plus tard, celui de Marmoutier. En 370, il fut nommé évêque de Tours. Tout en continuant sa vie de moine, il sillonna les campagnes de la France de l’ouest, convertissant les populations, détruisant les temples païens, fondant partout églises et monastères. Son zèle ardent de missionnaire lui valut le surnom « d’apôtre des Gaules ». Saint Martin est le patron des soldats et des cavaliers, des drapiers, des fourreurs et des tailleurs. Il est aussi, avec saint Denis et saint Louis, un des patrons de la monarchie française. Le 11 novembre, fête de saint Martin, est un temps fort du calendrier rural. C’est le moment de l’année où l’on payait dettes, fermages, loyers et redevances diverses. L’iconographie de saint Martin est très prolifique, à l’image de sa vie : la plupart du temps, il est représenté en soldat romain, en moine ou en évêque. La scène la plus célèbre est celle du cavalier coupant en deux son manteau pour en vêtir un pauvre nu et grelottant.
Historique
Selon l'abbé Courtépée, Vindecy se situe dans le moyen Brionnais qui « s'étend sur la rive droite de la Loire, depuis l'embouchure du Sornin à Digoin » et qui « n'était presque, au Xe siècle, qu'une vaste forêt » (3).
« Dans une charte de 955, Vindecy est qualifiée de villa du pagus d’Autun (4). L'acte traite d'une donation, faite à Cluny par Madalbert et son épouse Titberge, de la moitié de la villa avec la chapelle Saint-Nazaire (5), les manses, édifices, verchères, champs, prés et bois ; l'autre moitié est conservée en usufruit viager par Titberge qui, si elle souhaite la vendre, doit en priorité la proposer à l'abbé de Cluny. En 979, Acbert, qui doit être un parent de Madalbert et Titberge, donne à l'abbaye des terres (manses, vignes, prés, pâtures) situées dans le pagus d'Autun, plus précisément dans les villae de Baugy et Novavilla (6). Or, Novavill pourrait être La Villeneuve, un hameau de la commune de Vindecy.
Plus tard, apparaît la seigneurie d'Arcy située sur la paroisse de Vindecy. Cette seigneurie est aux mains des seigneurs de Semur à partir du XIIIe siècle. Le dernier membre de la famille à posséder la seigneurie est Lancelot dont la nièce épouse, vers 1431, Antoine Le Viste à qui elle apporte la terre d'Arcy (7). La famille Le Viste possède une chapelle seigneuriale dans l'église de Vindecy. »
Description architecturale
L’église Saint-Martin de Vindecy a conservé en partie sa nef romane. L’étude plus complète des sources existantes par Anelise Nicolier ainsi qu’une campagne de relevés architecturaux précis, réalisés en 2011 par la Faculté d’architecture de Budapest, ont permis de mieux comprendre l’édifice (8). Car, en 2000, Matthias Hamann proposait une description succincte de l’église d’après la visite de 1729 : « Une nef unique charpentée, une abside voûtée et un lanternon au lieu d'une tour de clocher ». (9) Il supposait que rien n'était conservé de l'édifice roman. Or, en 2011, deux architectes de l'université de Budapest, László Daragó et Daniel Bakonyi, ont procédé au relevé en plan, coupes et élévations de l'édifice ce qui a révélé la conservation d'une partie de la nef romane. (10)
L'église est régulièrement orientée. Elle se compose d’une nef unique, voûté en berceau plein cintre, que prolonge une grande abside. Le clocher s’élève sur la première travée de la nef. Au nord, se trouve une chapelle communiquant par deux arcades avec la nef et l'abside. L'abside donne également accès à une sacristie, laquelle se situe à l'est de la chapelle. L'intérieur de l'église, à l'exception de la chapelle et des parties basses des murs gouttereaux est enduit. En revanche, les parements extérieurs sont laissés nus. La façade est percée d’un portail plein cintre. Le mur gouttereau sud est percé par trois grandes baies en plein-cintre et une porte. Le mur nord est percé par deux baies identiques à celles du sud (la présence de la chapelle empêche le percement d'une troisième baie face à la baie orientale du gouttereau sud).
La nef, décapée à l'extérieur, paraît constituée de moellons de tailles variées, en général petit, informes, non lités. Mais les deux chaînages d'angles sont en moyen appareil régulier, bien parementé, de type roman classique. Surtout, on distingue bien en façade, sur la moitié nord, la partie sommitale du pignon d'origine. Les murs gouttereaux, ceux de la croisée et de l'abside sont constitués à peu près de la même manière, on ne discerne pas de différences nettes. Sauf sur la façade, le tiers supérieur de tous les murs a été repris postérieurement, les moellons et l'appareil, quoique d'un type assez voisin (module un peu plus grand et pierres à peu près litées), se distinguent sans discussion. Le portail et toutes les fenêtres sont d'un type indéterminé, qui pourrait bien correspondre à la grande réfection de 1836(11), moment où fut élevé le clocher à l'ouest, au-dessus d'un triple arc de soutènement construit dans la nef, ainsi que (probablement) les deux contreforts au sud. La souche du clocher est percée d'un oculus sur la face ouest ; l'étage des cloches d’une baie géminée par face. Ce nouveau clocher a remplacé un clocher-mur qui était situé à la jonction entre la nef et le chœur. La visite de 1729 évoque « un campanier couvert entre le sanctuaire et le chœur », et le curé, en 1757, décrit « un petit campanier, où il y a deux petites cloches ». Seule la porte sud, moulurée, est de style gothique. Le sol de l'église a été notablement remonté, comme en témoignent plusieurs portes bouchées au nord (50 cm à un mètre). (12)
La surélévation des murs a laissé des traces visibles sur les murs gouttereaux qui présentent sur toute leur longueur une césure horizontale, juste au-dessus des baies.Sur la façade, elle est moins lisible car les remaniements ont été plus importants (construction du clocher, mise en place du nouveau portail). Il est possible que la réalisation de la voûte couvrant la nef date également de cette campagne de travaux. En effet, lors de la visite pastorale de 1729, la nef était encore couverte par un lambris, de même lors de l'arrivée du Père Fraty en 1831 (13).
La croisée et l'abside ont été très fortement reprises, les moellons du grand arc sont récents, comme la partie supérieure de l'arc nord. Mais l'enduit interdit de savoir si les murs sont anciens ou non, en particulier, on ne peut pas savoir si l'arcade au sud, symétrique de l'arc nord, correspond à un ancien arc ou n'est qu'une fausse symétrie tardive ; on peut aussi imaginer une réfection complète sur la base des fondations anciennes.
L'élément le plus intéressant est constitué par le piédroit gauche (occidental) de l'arc nord de la croisée, qui fait communiquer celle-ci avec la chapelle seigneuriale. Malgré des traces de réfections manifestes (boucharde), les blocs qui constituent ce piédroit sont régulièrement layés, et portent de nombreuses marques de tâcheron. On distingue au moins quatre marques différentes, elles sont assez primitives (une croix, deux traits parallèles, trois traits formant comme un C). Elles tendent à montrer qu'il s'agit de blocs extraits d'une carrière sans doute à une certaine distance, achetés aux carriers et transportés à Vindecy pour construire les parties les plus sensibles. On considère en général que les marques de tâcheron ne sont pas antérieures au début du XIIe siècle. On peut donc raisonnablement conclure que l'on est en présence d'un édifice datant de cette période. (14)
Les chapelles
Dans le procès-verbal de la visite de 1692, on précise qu'il n'y a pas de chapelle dans l'église. Au contraire, dans celui de 1729, deux chapelles sont décrites. La première est la chapelle Notre-Dame-de-Pitié, elle se trouve au nord et « donne sur le sanctuaire et le chœur », elle est « grande et voûtée ». Cette chapelle correspond à celle actuellement conservée. La seconde chapelle qui se trouve au nord également,est dédiée à Notre-Dame-de-Bon-Secours, et « donne sur la nef », elle est petite et voûtée. Cette chapelle n'existe plus.
La chapelle Notre-Dame-de-Pitié ou chapelle des seigneurs d'Arcy (15)
Le testament du seigneur d'Arcy, Jean IV Le Viste, rédigé vers 1500, est aujourd'hui perdu, mais Antoine Fleury a pu le consulter au début du XXe siècle dans les archives du château d'Arcy (16). Dans son testament, Jean Le Viste souhaite qu'une partie de sa fortune soit employée à reconstruire la chapelle familiale située dans l'église de Vindecy. Selon sa volonté, les travaux doivent être exécutés sous le contrôle de Georges Goutaudier, un marchand et bourgeois de Marcigny. Jean Le Viste précise qu'il souhaite cette reconstruction car la chapelle existante a peu de valeur et commence à se dégrader. D'après Antoine Fleury, la chapelle primitive est également mentionnée en 1401 dans le testament de Pierre de Semur. À la mort de Jean Le Viste, ses héritiers, à savoir sa fille Claude et son gendre Geoffroy de Balzac, font édifier la chapelle que l'on connaît aujourd'hui. Sa construction est à situer entre 1500 (date du testament) et 1510 (date de la mort de Geoffroy de Balzac). Par conséquent, il est surprenant que le visiteur de 1692 ne la signale pas, contrairement à celui de 1729.
La chapelle se compose de deux travées ouvrant chacune par une arcade sur la nef et l'abside. La travée orientale est percée d'une baie dans le mur est. Cette baie comprend trois lancettes trilobées et un tympan à huit ajours. Avant la construction de la sacristie, cette baie ouvrait sur l'extérieur. Elle conserve quelques-uns de ses vitraux d'origine(17). (Description des vitraux dans le paragraphe Inventaire décor et mobilier)
Chaque travée est couverte d'une voûte d'ogives. À la retombée des ogives et à la clé des voûtes figurent les armoiries des Le Viste et des Balzac. Ces blasons ont été partiellement buchés à la Révolution (18). À l'extérieur, la chapelle est épaulée par trois contreforts dont deux contreforts d'angle justifiés par la direction des poussées exercées par les ogives.
La travée occidentale de la chapelle possède deux portes bouchées dans ses murs ouest et nord. Celle du mur ouest n'est visible que depuis l'intérieur car, au XXe siècle, un petit appentis a été adossé au mur de la chapelle. Elle présente un linteau en accolade identique à celui de la porte du mur sud de la nef. Ces deux portes attestent qu'à l'intérieur comme à l'extérieur, les niveaux de sol ont été relevés. Elles pourraient même faire état de deux surélévations successives puisque leur linteau ne sont pas alignés : actuellement, à l'intérieur, la porte nord est haute de 1,60 m (1,30 m à l'extérieur), tandis que la porte occidentale est haute de 1 m. On sait que le niveau de sol a été surélevé dans la nef en 1836 et, par conséquent, dans la chapelle.
Inventaire décor & mobilier
Il n’y a pas de décor sculpté, à part dans la chapelle des seigneurs d’Arcy où les culots, qui supportent la retombée des ogives, sont tous finement sculptés et armoriés.
La statuaire en plâtre polychrome, de style Saint-Sulpice, représente quelques-uns des saints les plus vénérés par la piété populaire. Aux côtés du Sacré-Cœur, de la Vierge Marie et de saint Joseph, on retrouve des saints très présents dans les églises du Brionnais : saint Antoine de Padoue et sainte Jeanne d’Arc. De part et d’autre de l’entrée du chœur, deux autels latéraux sont dédiés, à la Vierge Marie (à gauche) et à saint Martin, patron de la paroisse (à droite).
L’autel majeur, dans le chœur, est orné d’un bas-relief représentant le repas de la Cène. Dans la chapelle gothique, un grand tableau évoque la dévotion au Cœur de Jésus.
Une série de vitraux, très colorés, figurent, dans la nef : l’Immaculée-Conception, saint Louis de Gonzague, sainte Thérèse de Lisieux, l’Apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, et enfin celle du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque.
Le vitrail de la fenêtre axiale représente la donation des clefs, par le Christ, à saint Pierre entouré d’un groupe d’apôtres.
Dans la chapelle des seigneurs d’Arcy, on trouve quelques-uns de ses vitraux d'origine. Dans les ajours du tympan, on voit la lune et le soleil entourés d'étoiles, deux anges en prière, ainsi que sainte Catherine et sainte Barbe agenouillées. Dans la tête de la lancette centrale, on voit le sommet d'un dais flamboyant. Le reste de la baie est occupé par des vitraux géométriques posés vers 1840. Une seconde baie est percée dans le mur nord de la travée occidentale. Elle est composée de deux lancettes trilobées et d'un tympan à trois ajours. De ses vitraux d'origine, elle a conservé un ange en prière dans un ajour du tympan. Le testament de Jean Le Viste spécifie l'iconographie souhaitée pour le vitrail : saint Jean présentant à la Vierge Jean Le Viste vêtu en chevalier.
Un beau bénitier, situé dans la nef, côté droit (à l’entrée latérale de l’église) au nom de Jacques d'Amboise, évêque de Clermont, daté du 16ème siècle, a été classé au titre objet, le 22 mars 1910.
Pour conclure
L'église paroissiale apparaît dans les sources des Xe et XIIe siècles. Elle dépend alors du prieuré d’Anzy-le-Duc. L'édifice conserve sa nef romane mais profondément remaniée. À l'origine, l'église possédait une nef unique charpentée ouvrant directement sur le sanctuaire sans l'intermédiaire d'une travée de chœur. Les données de terrain et les indications contenues dans les sources invitent à restituer un sanctuaire peu profond et à fond plat plutôt qu'une abside. Un clocher-mur se dressait à la jonction entre la nef et le sanctuaire.
Dans la première décennie du XVIe siècle, une vaste chapelle est édifiée au nord de l'église par la famille Le Viste. Enfin, une grande campagne de travaux se déroule en 1836, à l'initiative du curé Fraty, avec la construction d'une tour de clocher, le voûtement de la nef et la construction de l'abside actuelle entre autres.
Rénovations, état & classement
- État en 1673 (18)
« Ladite église est assez bien quant aux murailles et au pavé. Le clocher qui est très peu de chose menace ruine ». - État en 1690 (19)
Le prêtre écrit qu’« il n'y a que le clocher qui n'est pas raccommodé et les cloches sont attachées dans l'église depuis six mois [...]. L'église aurait besoin d'autres réparations comme de [refaire] le pavé et blanchir les murailles, refaire le clocher, mais la misère des peuples est si grande qu'on ne peut rien trouver pour faire toutes ces réparations ». - État en 1729 (20)
L'état général du bâtiment est bon : lambris, murailles, pavé, couverture, vitres. - Travaux de 1776-1780 (21)
Les travaux consistent à refaire le pavé ; détruire les deux porches au-devant des deux portes de l'église et les remplacer par des « chapiteaux » ; refaire le lambris ; quelques reprises à la couverture. Les travaux sont adjugés le 27/02/1776 à Claude Boussand et Antoine Beraud mais ne sont réalisés qu'en 1780 - .État en 1831 (22) L'abbé Fraty est nommé curé de Vindecy en 1831, il écrit : « À mon arrivée dans la paroisse de Vindecy je trouvai l'église dans la plus triste situation : les murs ruisselaient d'humidité, point de clocher, qu'une misérable charpente où pendait une cloche de cent cinquante kilogrammes, point de fenêtre au nord, un chœur de la plus chétive apparence et menaçant ruine. Les murs de la nef ayant à peine trois mètres d'élévation, enfin, un vieux lambris de plancher vermoulu formant le plafond de l'église, tel était l'état de l'église de Vindecy à mon arrivée en 1831 ».
- Travaux de 1836 (23) Dans un document de 1836 dont l'auteur est inconnu, il est écrit : « Le clocher actuel de l'église de Vindecy, placé dans la surélévation du mur séparant la nef du chœur, menace ruine et les principaux habitants de la commune désirent qu'il soit construit un clocher quadrangulaire à pointe élevée à l'entrée à l'intérieur de l'église ». Le 08/08/1835, le conseil municipal décide que les travaux seront financés en partie par la commune et en partie par M. Thomé de Saint-Cyr, habitant de Vindecy, qui propose d'avancer l'argent nécessaire à la réalisation des travaux, il s'agit d'un prêt sans intérêt. Le 28/01/1836, Charles-Antoine Piketty, architecte à Marcigny, dresse des plans et devis pour un montant de 5847,70 Frs. Il est indiqué que ce montant tient compte du prix des matériaux provenant de la démolition de l'ancien clocher. Le 09/02/1836, le maire André Vernay dresse le cahier des charges, et le montant du devis est un peu moins élevé : 5547,70 Frs. La date d'achèvement des travaux est prévue le 01/11/1836. Le 21/06/1836, les travaux sont adjugés à Jean-Claude Berthier, charpentier à Marcigny, pour 4860 Frs. Le nouveau clocher est une tour bâtie sur la première travée de la nef : « Cette disposition offre l'inconvénient de rétrécir la nef; mais on peut observer que la proportion de ladite nef est trop allongée et que si le défaut d'espace se faisait sentir, il serait facile d'établir sur la droite une chapelle semblable à celle qui existe à gauche » (24). D'après des documents conservés aux archives municipales, cette campagne de travaux aurait également vu le remplacement du sanctuaire ancien par l'abside actuelle, la surélévation de 2 m des murs gouttereaux, le percement de deux baies dans le gouttereau nord, et la surélévation du niveau de sol pour pallier les problèmes d'humidité.
- Travaux de 1844 (25)
Pose de vitraux aux deux fenêtres de la chapelle, réalisés par Pithier, verrier à Marcigny. - Travaux de 1858
Le 28/06/1858, le charpentier-couvreur [Pegon] dresse un devis pour des réparations à la flèche et au beffroi du clocher (26). Les travaux sont suivis par l'architecte Charles-Antoine Piketty.
La même année, des documents conservés dans les archives municipales, signalent le percement de la baie axiale de l'abside et la pose d'un vitrail représentant Jésus remettant les clefs du ciel à saint Pierre (27). Ce vitrail est réalisé par Émile Thibaud de Clermont-Ferrand, qui a également dû exécuter le vitrail oriental du mur gouttereau sud. - Travaux de 1860 (28) En avril, réalisation du carrelage en mosaïque du chœur posé par Ormezano, plâtrier-peintre à Marcigny.
- Travaux vers 1880 (29)
L'entrepreneur Jarniaud dresse un devis le 15/08/1880 pour des travaux de couverture, à la suite des intempéries (grêle, ouragans) du 20/06/1879 et du 21/07/1880. Des tuiles creuses sont utilisées pour la couverture de l'église et des ardoises pour le clocher. - Travaux de 1900 (30)
Le conseil municipal vote une somme de 200 Frs pour réparer les murs de l’église : « Le déblaiement de l'ancien cimetière a mis à nu une partie des murs de l'église ; les pluies et les gelées ont occasionné la chute du mortier [et également la chute de quelques pierres, d'après le conseil de fabrique] et il est urgent de faire des réparations ». - Vitraux de 1936 (31)
Pose de vitraux exécutés par L. Balmet de Grenoble (vitrail sud de l'abside, vitrail central et vitrail ouest du gouttereau sud, vitrail ouest du gouttereau nord).
Patrimoine local
Château d’Arcy (15ème-17ème siècles)
Le château d'Arcy est un très beau bâtiment médiéval percé de baies modernes, composé d'une haute cour à l'ouest et d'une basse-cour à l'est. La haute cour s'organise autour d'un espace carré de 31 m de côté, cantonné de tours rondes sous poivrière, et fermé de logis au nord et à l'ouest. Les logis ont un étage carré et un étage de comble sous toit à la mansard. La basse-cour est fermée à l'est par un long bâtiment bas, entouré de deux tours rondes sans étage sous poivrière. Elle est fermée par un mur au sud et un bâtiment de dépendance au nord. Il ne reste plus trace des fossés attestés en 1551. (Source Cecab : https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?).
Les façades et les toitures des deux bâtiments d'entrée avec leur tour ; le portail d'entrée entre ces deux bâtiments ; les façades et les toitures du corps de logis, de l'aile en retour et de la tour ont été inscrits au titre des Monuments historiques par arrêté du 27 juin 1983.
Marcigny, la Tour du Moulin
Le moulin fortifié de Marcigny occupait l'angle sud-est de l'enceinte du prieuré, dont les fortifications se dressaient à l'est de celle de la ville. Aujourd'hui transformé en musée, le moulin est constitué d'un corps de logis rectangulaire orienté nord-sud, à un étage carré sous toit à deux pentes ; il est terminé à l'est par une puissante tour semi-circulaire à deux étages carrés, sous toit en poivrière. Les derniers étages sont décorés par un bossage en demi-sphère très caractéristique. (Source Cecab : https://gorria.fr/Cecab/cecab.html?).
Notes
1 : L’ensemble du texte sur l’église de Bourg-le-Comte (historique et description architecturale) a été rédigé en reprenant la notice de : Nicolier, Anelise, La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 3, Corpus, p. 408-424, 2015.
2 : TAVERDET, Gérard, Noms de lieux de Bourgogne, éditions Bonneton, Paris, 1994, p. 135.
3 : COURTEPEE, BEGUILLET 1967, t. 3, p. 78.
4 : Cluny 970. VALOUS 1923; BRUAND 2009, p. 185, 323; BARTHÉLÉMY, BRUAND 2004, p. 125.
5 : L’emplacement de cette chapelle n’est pas connu et elle n’a fait l’objet d’aucune étude. Son existence est révélée par une seule source datant du Xe siècle. On ne sait pas si cette chapelle a un lien avec l’église paroissiale Saint-Martin.
6 : Cluny 1492. BRUAND 2009, p. 327; BARTHÉLÉMY, BRUAND 2004, p. 125. Sur les liens de parenté entre Madalbert et Acbert, voir l'annexe I de la notice d'lguerande et BEAUMONT 2012, t. 1, p. 248.
7 : FLEURY 1917 ; VAIVRE 1984.
8 : Campagne de relevés architecturaux réalisée en août 2011 par une équipe d’étudiants hongroie de La faculté d’architecture de L’Université de Technologie et d’Economie de Budapest, sous la direction du professeur László Daragó.
9 : HAMANN, 2000, a.
10 : Les relevés sont conservés au CEP ainsi que le rapport intitulé : Report about the Architectural Survey of the Parish Temple of the Settlement of Vindecy, Budapest University of Technical and Economie Sciences (Hungary), 2011.
11 : ADSL-O 2380. L'architecte est Piketty.
12 : GUERREAU, Alain, notice sur l’église de Vindecy, 2011.
13 : Le prêtre observe « un vieux lambris de plancher vermoulu formant le plafond de l'église ».
14 : GUERREAU, Alain, notice sur l’église de Vindecy, 2011.
15 : Description de la chapelle par Nicolier, Anelise in La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Lyon 2, Tome 3, Vol. 3, Corpus, p. 419-420, 2015.
16 : FLEURY 1917. Jean-Bernard de Vaivre déplore la perte de ce document (VAIVRE 1984, p. 418). Jean IV Le Viste hérite de la seigneurie en 1457. Voir aussi GINET-DONATI 1914 a; la notice dressée par Louis Bernard en 1948 dans MAP - 81/71/48; et VAIVRE 1984, p. 418-421.
17 : CORPUS VITREARUM 1986, p. 107.
18 : Antoine Fleury note sur le mur nord la présence d'une bande rectangulaire, à surface lisse, qui pourrait être un vestige de la litre seigneuriale autrefois peinte avec les blasons des fondateurs.
19 : ADSL - G 941.
20 : ADSL - 2G 1/86.
21 : ADSL- G 926 f0 391-392.
22 : Archives municipales.
23 : Archives municipales. Pour les travaux du clocher : ADSL - 0 2380 (document de mars 1836).
24 : ADSL- O 2380 (document de mars 1836).
25 : Archives municipales.
26 : ADSL – O 2380.
27 : CORPUS VITREARUM 1986, p. 107.
28 : Archives municipales. En 1837, un plâtrier-peintre dénommé Ormezano réalise les peintures qui ornent aujourd'hui encore l'église de Briennon.
29 : ADSL - 0 2380.
30 : ADSL - 0 2380.
31 : CORPUS VITREARUM 1986, p. 107.
Sources
- Xe : Mention de Vind[eciacus] dans deux pouillés de la fin du Xe siècle. Diocèse d’Autun, archiprêtré de Briant. Source : Pouillés I et II
- 1164 : L'ecclesia de Vindeciaco est citée parmi les possessions du prieuré d’Anzy-le-Duc. Source : PL t. 200, col. 346-348, charte 323.
- XIVe : Mentions de l'église de Vindeciacus sous le patronage du prieur d'Anzy. Source : Pouillé antérieur à 1312 + compte du XIVe
- 1674 : Visite pastorale de l'église Saint-Martin par !'archiprêtre de Semur. Patron : le prieur d'Anzy. Source : ADSL- G 941
- 1690 : Mémoire donné par le curé de l'église Saint-Martin, Maublanc, à l'évêque d'Autun. Il donne quelques indications sur l'état du bâtiment. Source : ADSL- 2G 1/86
- 1691 : Mémoire donné par le curé de l'église Saint-Martin, Maublanc, à l'évêque d'Autun. Il écrit n'avoir rien à ajouter aux déclarations faites dans le précédent mémoire. Source : ADSL- 2G 1/87
- 1692 : Visite pastorale de l'église Saint-Martin, sous l'épiscopat de Gabriel de Roquette. Patron : le prieur d'Anzy. Source : ADSL- G 941
- 1729 : Visite pastorale de l'église paroissiale Saint-Martin. Patron : le prieur d'Anzy. Visite effectuée par Lazare Thiroux, chanoine de la cathédrale d’Autun, dans le cadre de la visite générale du diocèse par l'évêque Antoine-François de Blitersvich de Montcley. Source : ADSL- G 926, f0 391-392 Biblio : Fiche de préinventaire s.d. (ADSL- 5Fi 58}; HAMANN 2000 a
- 1757 : Réponse donnée par le curé lors de l'enquête lancée pour établir la carte de Cassini. Source éditée : DESSERTENNE, GEOFFRAY (éd.}, 2010, p. 181
- 1804 : Après la période révolutionnaire, l'église n'est pas rouverte au culte, les paroissiens sont rattachés à l'église de Montceaux-l'Étoile. L'église de Vindecy accède à nouveau au statut paroissial dans les années 1870. Source : ADSL / Biblio : DURIX C. 1993, p. 76
- 1828 : Représentation de l'église sur le cadastre. Source : ADSL- cadastre napoléonien, section B2, n° 292
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, non datée (5 FI 581/1) :
https://www.archives71.fr/consulter/en-ligne Archives départementales de la Saône-et-Loire - Plans et rapport de relevés architecturaux réalisés en 2011 par une équipe d’étudiants hongrois de l’Université de Budapest, dirigée par le professeur László Daragó.