Eglise Saint-Pierre
Adresse | Route de Saint-Vincent, 71370 Baudrières | |
Teritoire | Le Tournugeois | |
Coordonnées géographique | 5.01133, 46.6736 | |
Paroisse de rattachement | Paroisse Saint-Jean XXIII | |
Protection Monuments historiques | Non |
Présentation
Baudrières est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté. Baudrières fait partie de la Communauté de communes Terres de Bresse. Petit village de campagne, Baudrières est située au sud de la Bourgogne, au centre du triangle Chalon-sur-Saône / Louhans / Tournus et fait partie de la Bresse bourguignonne. La commune est traversée par la rivière de la Tenarre et à l'ouest par son affluent de la Noue, avec qui elle conflue.
L’église de Baudrières, sous le vocable de Saint-Pierre, est datée du XIe siècle et présente un portail avec corniche à modillons.
Historique
Baudrières est mentionnée à travers l’histoire sous les noms de Baudreres ou encore Balderiae. Cette commune était paroisse et dépendait de l’archiprêtré de Bresse puis d’Ormes. En l’an 1081 (1), l’évêque de Chalon, Gautier de Couches, donne l’église de Baudrières à Francon, abbé de Tournus. Marcel et Christiane Dickson estiment sa construction à la fin du XIe siècle (2). Des pouillés de la province de Lyon semblent indiquer qu’un prieuré est installé en 1107 (3). Un certain nombre de restaurations et réparations ont lieu au cours des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Sont réalisées, de 1787 à 1788, des réparations à l’église et au presbytère, dirigées par un architecte chalonnais, M. Galland. Quelques enduits intérieurs sont également repris. (4)
En 1831, le 6 mai plus précisément, un architecte de Chalon, M. Zolla, réalise un devis pour la reprise des enduits extérieurs, de la restauration de la couverture de la sacristie, du chœur et de la nef, ainsi que des corniches en façade et au niveau du chœur et enfin des quatre faces de la flèche du clocher. Un artisan local, Sylvain Nigroux, y est affecté le 16 août de la même année (5). Le 11 décembre 1845, une fiche de renseignements statistiques est rédigée et mentionne que l’église présente un certain état de délabrement notamment au niveau de la voûte de la nef et du clocher (6). Même constat en 1854, dans une lettre adressée au préfet du département, faisant état d’une impossibilité d’utilisation du clocher et de sa cloche (7). Ceci mène enfin à des réparations afin de garantir l’intégrité structurelle de cette section. En 1873, Barnabé Chaillot-Thibaudet, de Saint-Germain-du-Plain, réalise un devis pour des travaux plus complets au niveau de la toiture, des enduits extérieurs et de la corniche du clocher. Deux ans plus tard, ceux-ci sont complétés (8). Au cours de l’année 1887, un escalier permettant d’accéder au clocher est ajouté, et la couverture de l’abside est refaite par Ponsot-Bussière, de Cuisery (9). L’architecte chalonnais Louis Goudard dirige quant à lui d’autres réparations au clocher en 1890 (10). En mars 1904, un orage provoque des dégâts considérables au clocher ainsi qu’au chœur. L’année suivante, les artisans Mercier-Gabaud, de Saint-Germain-du-Plain et Bérard, de Chalon, s’associent pour réaliser ces travaux, qui sont complétés le 10 novembre de cette année (11). Au cours de la deuxième moitié du siècle, en 1969 plus précisément, une cloche nommée Marie est donnée à l’église de Baudrières par le chirurgien Ernest Hantz. Ce dernier la ramène en 1963 suite à son service durant la guerre d’Algérie. Elle provient d’une chapelle d’un hôpital de la ville de Batna, en Algérie, édifiée en 1858. L’autre cloche, plus ancienne, se nomme Fanny. (12)
Saint Pierre est l’un des deux premiers apôtres appelés par Jésus. Malgré son rôle considérable dans la fondation de l’Eglise, sa vie est mal connue. Il était pêcheur sur le lac de Génésareth avec son frère André. D’abord appelé Simon, l’aîné reçoit du seigneur le nom de Pierre, signe de son rôle dans la construction de l’église à venir. Jusqu’à l’Ascension, sa vie se confond avec celle de Jésus. Après la Pentecôte, l’apostolat de Pierre se déroule en Palestine et en Asie Mineure, où il fait de nombreux miracles et conversions. Chef de la première communauté chrétienne de Jérusalem, il est mis en prison par Hérode, puis délivré par un ange. Vers 44, Pierre part pour Rome, où il reste jusqu’à la fin de sa vie, organisant l’Eglise romaine, dont il aurait été le premier évêque.
Sa mort est située tantôt en 64, tantôt en 67, le même jour que celle de Paul, lors des grandes persécutions de Néron. Pierre aurait été crucifié. Pierre est l’un des saints les plus importants et les plus populaires du christianisme. À la fois « prince des Apôtres », lieutenant du Christ, portier du Paradis au Ciel, il fait l’objet depuis longtemps d’un culte considérable et universel. Après celui de Jean, son nom de baptême est le plus répandu. (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_(ap%C3%B4tre)
(Texte réalisé par Nathan Chauveau, étudiant en Master 2 histoire de l’art à l’université de Bourgogne, mars 2024)
Description architecturale
L’église de Baudrières se compose d’une nef unique, d’une travée de chœur prolongée par une abside en hémicycle et d’une sacristie au sud du chœur. Le clocher se trouve au-dessus de la travée de chœur. La toiture est couverte de tuiles. Les maçonneries extérieures – à l’exception du clocher - ne sont pas enduites, laissant apparaître l’appareillage. La nef comporte, sur son pourtour, les empreintes d’anciennes ouvertures ainsi que deux anciennes baies bouchées aujourd’hui, sur les mur nord et sud. Elle s’ouvre, sur sa façade occidentale, par un portail dont le linteau est orné de petits modillons à motifs décoratifs divers. Les chapiteaux en retombée des voussures ne possèdent aucun ornement. L’ouverture est composée de deux voussures en tiers-point. Une fine ouverture, vraisemblablement romane, perce la façade en partie supérieure, donnant sur la charpente puisque la nef est aujourd’hui plafonnée. Une autre porte, plus modeste, permet l’accès par le sud. Enfin, le clocher est de plan carré et est surmonté d’une flèche maçonnée à quatre pans, percée de petites ouvertures carrées sur chaque côté. Sur toutes ses faces, à l’exception de l’ouest, trois baies en plein cintre, dont deux en partie supérieure, y laissent pénétrer la lumière. À l’est, celle en partie inférieure a été agrandie afin de permettre l’accès au clocher depuis l’extérieur, qui se fait par un escalier ajouté en 1887. L’empreinte d’une baie rebouchée subsiste sur la tour, côté nord.
À l’intérieur, la nef plafonnée s’étend sur un seul vaisseau. Trois baies en plein cintre percent les murs nord et sud, les deux plus à l’est étant de dimensions bien moins importantes. Les murs sont réenduits en 2018 en violet pâle et blanc en partie basse tandis que les plafonds prennent une couleur bleue. La corniche séparant ses deux sections s’orne quant à elle de jaune et de rouge. Aux extrémité nord-est et sud-est s’élèvent deux autels en marbre rouge surmontés de statues dans des niches, peintes en rouge lors de la dernière campagne de restauration. Une simple marche – par ailleurs agrémentée d’une rampe pour fauteuils roulants - permet l’accès à ces autels, tandis que deux autres séparent la nef du chœur. Celui-ci, dont l’accès se fait par un arc triomphal en plein cintre, se compose d’une unique travée voûtée en berceau et comporte un autel sculpté de motifs végétaux et de représentations de saints. Une porte sur son mur sud permet l’accès à la sacristie. Enfin, l’abside est voûtée en cul-de-four. Sa voûte est ornée de petites nervures purement stylistiques, évoquant un soleil par leur couleur jaune sur le fond bleu du plafond. Deux baies en plein cintre sont visibles au nord et au sud de l’abside.
Mobilier
• Statue de Saint-Pierre en bois doré datée du XVIIIe siècle (13).
• Statue du Christ en croix en bois peint remontant à la période classique, peut-être au XVIIIe siècle (14).
• Statue de sainte Thérèse de Lisieux.
• Statue de Vierge à l’enfant.
• Statue de saint Jean.
• Statue de saint Joseph.
• Deux autels en pierre rose de Préty datés du XVIIIe siècle (15).
• Autel majeur dans le chœur avec des motifs végétaux sculptés en bas-reliefs et des hauts-reliefs du Christ, de saint Pierre et de saint Paul.
• Confessionnal.
• Œuvres représentant le Chemin de Croix tout au long de la nef.
• Tableau représentant saint Pierre par J. Contant.
• Dalle dans le chœur comportant l’inscription : « St Charles Sordet fits de St Charles burgeois a Baudrier 3 may a pose la premiere pierre de cete aostelle 1774. »
• Reliquaire.
• Chandeliers.
• Crucifix.
Restaurations
1787-1788 : réparations à l’église et au presbytère ; enduits intérieurs.
1831 : Enduits extérieurs ; couverture de la sacristie, du chœur et de la nef ; corniches en façade et du chœur ; clocher.
1854 : Réparations mineures du clocher.
1875 : Toiture ; enduits extérieurs ; corniche du clocher.
1887 : Ajout de l’escalier du clocher ; couverture de l’abside.
1890 : Clocher.
1905 : Clocher et couverture du chœur.
Années 1990 : Murs extérieurs ; clocher (JSL). (16)
1996 : Enduits intérieurs (JSL) (17)
2018 : Enduits/peintures intérieurs (JSL). (18)
Iconographie ancienne
- ADSL, 6 FI 293, COMBIER (Mâcon), Baudrières - La Place. Cantine scolaire et église, ap. 1903.
- Ed. Burdin, Beaudrières (sic) – Église et monument, début XXe. (https://baudrieres.wordpress.com/leglise-et-le-prieure/)
- B.F. Chalon, Baudrières – Église, 1875 (vraisemblablement) (https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/france/autres-communes-71/baudrieres-eglise-macons-refection-801226526.html)
- ADSL, 3 FI 84/17A, Base OURSEL, Église de Baudrières, 1977.
- ADSL, 3 FI 84/18A, Base OURSEL, Église de Baudrières, 1977.
Notes
1 : COURTÉPÉE, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, 1848, p. 415.
2 : DICKSON, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Chalon, 1935, p. 76.
3 : LONGNON, Pouillés de la province de Lyon, 1904, p. 187.
4 : Archives départementales de Saône-et-Loire, C 80.
5 : Archives départementales de Saône-et-Loire, 5 FI 023/1, OURSEL, Fiche de repérage - Église paroissiale Saint-Pierre, 1970, p. 2.
6 : Ibid, p. 2.
7 : Ibid, p. 2.
8 : Ibid, p. 2.
9 : Ibid, p. 2.
10 : Ibid, p. 2.
11 : Ibid, p. 2.
12 : « Ernest Hantz – Le toubib de l’impossible qui portait Baudrières dans son cœur », Baudrières, l’info municipale, 2021, p. 25.
13 : ADSL, 5 FI 023/1, OURSEL, Fiche objet - Statue : saint Pierre, 1970.
14 : ADSL, 5 FI 023/1, OURSEL, Fiche objet - Statue : Christ en croix, 1970.
15 : ADSL, 5 FI 023/1, OURSEL, Fiche objet de repérage - Deux autels, 1970.
16 : https://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2018/11/11/l-eglise-saint-pierre-restauree-du-sol-au-plafond
17 : Le Journal de Saône-et-Loire, Ibid.
18 : Le Journal de Saône-et-Loire, Ibid.
Patrimoine local
La ferme de Tenarre
Maison figurant sur le cadastre ancien. A cette époque deux petites dépendances (dont le four) étaient situées dans l'alignement de la maison à droite et la mare dans son angle antérieur gauche. Elle a probablement été terminée en 1641, date gravée dans le manteau d'une cheminée de l'étage avec le monogramme "IHS" et les initiales du propriétaire : "RL". Le père du propriétaire actuel l'a achetée en 1950, couverte de chaume. Elle était inhabitée depuis 1900, avait été occupée, transformée en ferme et son escalier en vis démonté pour servir de bois de chauffage. Le propriétaire actuel a démonté le four, le balancier du puits et remonté la partie gauche du rez-de-chaussée de la façade en "tuiles mureuses" dans les années 1950. Une vue ancienne présente un pan de bois à chevrons à cet emplacement. Il se souvient d'un épi de faîtage en terre cuite et d'avoir retrouvé quantité de briques dans le sol, à l'arrière de la maison (trace des dépendances ou de la carronnière ?). Le toit et la galerie sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 7 mars 1990. La charpente, la poutraison et la galerie sont datées de 1622 par dendrochronologie.